ChineCanberra «préoccupé» par le procès d’une journaliste australienne
Cheng Lei, présentatrice sur une chaîne publique chinoise, doit être jugée la semaine prochaine pour «activités criminelles mettant en danger la sécurité nationale».

L’Australienne avait disparu en août 2020.
DRCanberra a exprimé de nouvelles inquiétudes quant au bien-être d’une journaliste australienne de la chaîne chinoise CGTN. Cheng Lei doit être jugée en Chine la semaine prochaine après près de deux ans de détention. Présentatrice sur la chaîne publique CGTN en anglais, la journaliste a disparu en août 2020. Pékin avait alors confirmé son arrestation pour «divulgation de secrets d’État à l’étranger» en février de l’année dernière.
«Le gouvernement australien a régulièrement soulevé de sérieuses préoccupations concernant le bien-être et les conditions de détention de Mme Cheng», a déclaré la ministre des Affaires étrangères Marise Payne dans un communiqué. Le personnel diplomatique a rencontré Cheng Lei lundi. «Nous attendons que les règles fondamentales de justice, d’équité procédurale et de traitement humain soient respectées, conformément aux normes internationales».
Cette mère de deux enfants est poursuivie par Pékin pour «activités criminelles mettant en danger la sécurité nationale». Née en Chine, Cheng Lei avait émigré en Australie au cours de son enfance avant de retourner dans son pays de naissance et d’être embauchée par la télévision publique chinoise en 2012. Elle risque une lourde peine. En Chine, la justice est soumise au Parti communiste (PCC) et les personnes poursuivies sont quasi systématiquement condamnées.
Visage connu de la chaîne CGTN qui retransmet à l’étranger le point de vue de Pékin, Cheng Lei réalisait notamment des interviews de chefs d’entreprises du monde entier. La biographie et les émissions de la présentatrice ont, depuis son arrestation, disparu du site de la chaîne. La détention de la journaliste avait marqué une nouvelle étape dans la détérioration des relations entre la Chine et l’Australie.
Les relations se sont particulièrement tendues lorsque Canberra a réclamé une enquête internationale sur l’origine du coronavirus, détecté pour la première fois en Chine fin 2019. L’arrestation de Cheng Lei avait provoqué le départ précipité et rocambolesque de Chine de deux journalistes australiens craignant à leur tour d’être arrêtés.
Quelques mois plus tard, une employée chinoise de l’agence financière Bloomberg News, Haze Fan, avait à son tour été placée en détention, soupçonnée de «menace à la sécurité nationale». Elle n’a pas été relâchée et son employeur n’a pas d’information sur son sort.