Turquie: Le rival pressenti d’Erdogan mis sur la touche

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TurquieLe rival pressenti d’Erdogan mis sur la touche

La justice a condamné le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu à deux ans de prison, l’interdisant de facto d’activité politique.

Laurent Favre
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Photo d’archives: le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, s’exprime lors d’une interview, le 2 avril 2020, à Istanbul.

Photo d’archives: le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, s’exprime lors d’une interview, le 2 avril 2020, à Istanbul.

AFP

Le maire d’opposition d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a été condamné à plus de deux ans et sept mois de prison, ce qui l’interdit de facto de tout mandat politique, pour avoir «insulté» des responsables turcs, selon le verdict rendu mercredi.

M. Imamoglu a aussitôt décidé de faire appel de cette condamnation, a annoncé son avocat, Me Kemal Polat. L’appel sera suspensif, a-t-il précisé, ce qui signifie que M. Imamoglu conservera son mandat de maire pendant l’examen de l’appel.

Le verdict prononcé par un tribunal d’Istanbul assortit la condamnation à la prison de M. Imamoglu d’une «privation de certains droits», dont celui d’éligibilité, pour la même durée que la peine de prison, ont indiqué les avocats. Si la peine est confirmée en appel, «l’interdiction d’activité politique sera de la même durée que la peine prononcée», a souligné l’avocat.

«Tragicomique»

Le maire, âgé de 52 ans, est vu comme un candidat potentiel à l’élection présidentielle de juin 2023 face au président Recep Tayyip Erdogan. L’édile, membre du CHP (social-démocrate), le principal parti d’opposition au pouvoir de M. Erdogan, était accusé d’avoir qualifié «d’idiots» les membres du collège électoral qui avait invalidé son élection en mars 2019, ainsi que le ministre de l’Intérieur Souleyman Soylu.

Plusieurs centaines de partisans du maire, rassemblés devant la Municipalité d’Istanbul, ont aussitôt réclamé «Gouvernement, Démission!» et scandé «Droit, Loi, Justice». M. Imamoglu avait appelé les Stambouliotes à se réunir à la mi-journée, dans l’attente du verdict. Le maire a toujours professé sa «confiance en la justice turque», dénonçant une «affaire politique» et avouant avoir «honte de ce procès». «Il ne peut y avoir un tel jugement. C’est tragicomique», estimait-il le mois dernier.

(AFP)

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