Vandalisme - Il y a même des vandales pour le dahu, animal imaginaire!

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VandalismeIl y a même des vandales pour le dahu, animal imaginaire!

Œuvre signée par les créateurs Plonk & Replonk, la créature fantastique en partie empaqueté dans une caisse de bois a été attaquée à la peinture rouge. Une croix pour conjurer le diable?

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Une croix peinte en rouge sur l’œuvre de Plonk & Replonk, là où se trouvait une plaquette.

Une croix peinte en rouge sur l’œuvre de Plonk & Replonk, là où se trouvait une plaquette.

Ville de La Chaux-de-Fonds

Pourquoi s’en prendre à une œuvre signée Plonk & Replonk, d’autant qu’elle s’inspire d’un animal imaginaire, le dahu? Hier, la Ville de La Chaux-de-Fonds a proclamé l’indignation suscitée par le vandalisme constaté ce week-end devant le Bois du Petit-Château, un parc animalier à l’entrée gratuite. Une plainte a été déposée lundi.

L’animal mystérieux est en partie empaqueté dans une caisse de bois, sur une place rebaptisée «Replat du Dahu». Il a été souillé à la peinture rouge. «Ce n’est pas moi! J’ai un alibi: je dormais!» rigole Hubert Froidevaux, qui laisse son frangin Jacques réparer l’objet.

À la réflexion, Hubert Froidevaux observe que leur dahu arbore des cornes et des sabots: des attributs diaboliques propres à allumer des baptistes évangéliques? Le Conseil communal «déplore avec force de tels agissements, d’autant plus en regard de la nature accueillante et agréable de cette place requalifiée».

Œuvre drolatique

Le «Replat du Dahu» marque la nouvelle porte d’entrée du Zoo du Bois du Petit-Château et du futur Muzoo. Selon le Conseil communal, l’œuvre «drolatique» des Plonk «apporte une dimension conviviale au site». Tombée au sol, sa plaque explicative a été récupérée par les créateurs qui vont procéder à la remise en état de l’œuvre «dans les meilleurs délais», avec les services communaux.

Le dahu est un animal imaginaire naturalisé au Musée d’histoire naturelle de La Chaux-de-Fonds (MHNC), très demandé par les musées étrangers, jusqu’au Musée de la chasse et de la nature de Paris. Ses caractéristiques morphologiques sont décrites ainsi: «Adapté à la marche à flanc de coteau grâce à des pattes plus longues d’un côté que de l’autre, il possède un patrimoine génétique bien spécifique».

Le dahu en 2018, version fourrure et version squelette, bichonné à La Chaux-de-Fonds par un collaborateur scientifique du Musée d’histoire naturelle.

Le dahu en 2018, version fourrure et version squelette, bichonné à La Chaux-de-Fonds par un collaborateur scientifique du Musée d’histoire naturelle.

Jean-Guy Python

Le spécimen du MHNC est un «Dahutus montanus calcifondensis» dont les pattes droites sont plus courtes que les gauches parce qu’il se déplace sur des pentes inclinées à droite. Cette supercherie s’inscrit dans la longue tradition des chimères.

Des traditions locales évoquent la chasse au dahu pour jouer un tour au «niais du village». Le principe de cette chasse veut que des rabatteurs complices fassent du bruit avec des bâtons pour effaroucher l’animal, tandis que le dindon de la farce attend en vain avec son sac…

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