Attaque à Annecy (F)«J’ai vu une maman récupérer un enfant par terre»
La stupeur et le choc régnaient jeudi à Annecy après une effroyable attaque au couteau qui a ciblé de très jeunes enfants. Les témoignages sont glaçants.
L’enfer dans un paysage idyllique. Après la terrible attaque à l’arme blanche survenue jeudi matin à Annecy, les abords des Jardins de l’Europe ont été bouclés par un important dispositif policier. L’agression, dont une vidéo insoutenable circule sur les réseaux sociaux, a semé l’effroi dans cette ville d’eau habituellement très calme. «C’est un choc», confie Kévin Poncin, 27 ans, sur son vélo arrêté à proximité du parc.
Dans une vidéo, on voit l’assaillant poignarder plusieurs enfants, dont deux installés dans un landau à deux places, puis repasser de l’un à l’autre en sautillant. Un homme crie: «Appelez la police!».
L’assaillant a fini par être repoussé par une femme qui criait «Au secours! Arrêtez-le! Arrêtez-le!», en tentant de protéger un landau, et par un homme au sac qui a appelé à l’aide les passants: «Aidez-moi à le maîtriser!».
«Il a foncé tout droit sur un papy»
L’assaillant s’est ensuite enfui de l’aire de jeu, avant de s’en prendre à une personne âgée. «Il a foncé tout droit sur un papy», a confié au «Dauphiné Libéré» l’ancien joueur de Saint-Étienne et de Liverpool, Anthony Le Tallec. «C’était la panique totale. Je pense qu’il avait une quarantaine d’années, type arabe. Il avait un bandana ou un turban, il l’a enlevé devant moi. Il ne disait rien de spécial», a dit le sportif qui faisait son footing au bord du lac.
Il a ensuite été interpellé très rapidement par la police. Les secours ont été alertés à 9h41, l’intervention déclenchée immédiatement et l’agresseur interpellé quatre minutes plus tard, selon un chronométrage diffusé par la police.

L’agression a semé l’effroi dans cette ville d’eau habituellement très calme.
AFP«Il s’attaquait clairement aux bébés»
«Au début, j’ai cru que c’était un jeu, parce que je voyais des gens courir», raconte un témoin sur BFMTV. Interloqué, il a été alerté par une femme qui lui a lancé: «N’allez pas là-bas, quelqu’un est en train de poignarder des enfants!». Selon le jeune homme, l’auteur de l’attaque «portait un turban». Il est resté «silencieux» tout au long de l’attaque et semblait «tranquille».
«Il s’attaquait clairement aux bébés, parce qu’il y avait plusieurs adultes autour, mais il ne les a pas touchés», témoigne un jeune homme prénommé Malo sur BFMTV. Son ami Ferdinand ajoute: «Il a crié et s’est directement dirigé vers la poussette, et il a commencé à asséner des coups de couteau à répétition sur les petits.»
Malo reprend: «C’était un peu irréel (…), il criait, ce n’était pas forcément compréhensible ce qu’il disait. (…) Il a pris la fuite, les policiers sont arrivés. Ils ont essayé de l’arrêter dans un premier temps sans ouvrir le feu, quand il a compris qu’il était piégé, il s’est attaqué à une personne âgée et, là, ils lui ont tiré dans les jambes.»
«J’ai vu une maman récupérer un enfant par terre»
Une lycéenne de 18 ans, qui était en cours de gym avec sa classe dans le parc au moment des faits, a raconté au «Dauphiné libéré»: «On a vu deux personnes se battre», l’une portant un sac.
«On a tout de suite dit: ‘Il attaque les enfants. Il attaque les enfants.’ On ne savait plus quoi faire, on regardait la scène. On ne savait pas s’il fallait prendre ça au sérieux ou pas».
Et la jeune fille d’ajouter: «J’ai vu une maman récupérer un enfant par terre. Et là, on a tous compris que c’était très très grave». L’enseignante a alors demandé à ses élèves de partir au plus vite, mais ils se sont retrouvés coincés aux feux rouges. «On était tous en stress.» Cette lycéenne précise encore avoir assisté à une scène marquante: «Un papa et une maman tenaient un bébé de deux-trois ans, je crois, dans les bras. (…) Et ils mettaient un chiffon sur le ventre du bébé (…) J’ai aperçu des saignements».
«Il était là tous les matins»
Un autre témoin raconte pour sa part à France Bleu avoir déjà croisé l’individu de 31 ans: «Il était là tous les matins, du matin au soir, et tout le monde l’avait repéré un peu, parce qu’il était tout seul. On se disait «C’est qui? Il est bizarre», mais par contre, il nous disait bonjour. Il ne nous parlait pas plus», explique-t-il. «Il regardait le lac comme n’importe qui regarde le lac, quoi. Mais il n’était pas net», ajoute sur BFMTV Yohan, qui travaille comme glacier au parc.
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