L’officier allemand prorusse disposait d’infos sensibles

Actualisé

espionnage en AllemagneL’officier prorusse arrêté disposait d’infos sensibles

L’homme de la Bundeswehr avait notamment des accès privilégiés aux systèmes de guerre électronique, selon les médias allemands.

Un panneau du centre de carrière de la Bundeswehr des forces armées allemandes est photographié à Stuttgart, dans le sud-ouest de l’Allemagne, le 2 août 2023, lors d’une visite du ministre allemand de la Défense.

Un panneau du centre de carrière de la Bundeswehr des forces armées allemandes est photographié à Stuttgart, dans le sud-ouest de l’Allemagne, le 2 août 2023, lors d’une visite du ministre allemand de la Défense.

AFP

L’officier de la Bundeswehr arrêté en Allemagne pour espionnage au profit des Russes avait accès à des informations particulièrement sensibles, concernant notamment les systèmes de guerre électronique, affirment vendredi des médias allemands. Selon le magazine der Spiegel Online, Thomas H., arrêté mercredi dans l’ouest de l’Allemagne, était capitaine dans le département de l’armée chargé des achats de matériel de guerre électronique permettant notamment de perturber les systèmes de défense aérienne de l’ennemi. C’est aussi dans ce département que sont achetées les armes ultramodernes équipant les commandos d’élite de la Bundeswehr.

Contexte tendu

Ces révélations étayent les appels à la vigilance au sein de l’armée allemande qui se sont multipliés depuis son arrestation, dans un contexte particulièrement tendu depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a un an et demi. Selon l’hebdomadaire Die Zeit et le quotidien Tagesspiegel, le suspect n’aurait pas caché sa sympathie pour le parti d’extrême droite, Alternative pour l’Allemagne (AfD) et ses penchants prorusses. «Nous devons rester très vigilants et sensibiliser nos troupes aux nouveaux dangers engendrés par la guerre en Ukraine», a déclaré le vice-président de la Fédération de la Bundeswehr, Marcel Bohnert, au quotidien Rheinische Post. Dès jeudi, la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, avait mis en garde contre les dangers accrus sur la sécurité en Allemagne. «Les menaces d’espionnage, de campagne de désinformation et de cyberattaque ont pris une nouvelle dimension», avait déclaré la ministre.

«De son propre chef»

Selon le parquet fédéral, Thomas H. avait contacté depuis mai à plusieurs reprises le consulat général de Russie à Bonn (ouest) et l’ambassade de Russie à Berlin, «de son propre chef», pour proposer de travailler avec eux. L’Allemagne est l’un des principaux fournisseurs de l’Ukraine en matériel militaire destiné à repousser les troupes russes. C’est la seconde fois, depuis le déclenchement de l’invasion russe, que des soupçons d’espionnage au profit de la Russie touchent l’appareil de sécurité allemand: un agent des services de renseignement a été arrêté en décembre à Berlin pour avoir transmis des informations aux services secrets russes, avec un complice présumé arrêté le mois suivant.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Allemagne a expulsé de nombreux diplomates russes accusés d’être une menace pour la sécurité du pays. L’Allemagne a aussi décidé fin mai de fermer quatre des cinq consulats russes présents sur son sol, en représailles aux restrictions imposées par Moscou à sa propre représentation diplomatique en Russie.

(AFP)

Ton opinion

59
0
3