États-Unis - L’uni de Harvard aurait ignoré des signalements de harcèlement sexuel

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États-UnisL’uni de Harvard aurait ignoré des signalements de harcèlement sexuel

Trois doctorantes ont porté plainte contre la prestigieuse haute école américaine. Celles-ci l’accusent d’avoir laissé délibérément un professeur agresser de jeunes chercheuses.

L’Université de Harvard, dans le Massachusetts, fait l’objet d’une plainte civile de 65 pages qui accuse ses dirigeants d’avoir fermé les yeux sur les agissements d’un prof d’anthropologie durant des années.

L’Université de Harvard, dans le Massachusetts, fait l’objet d’une plainte civile de 65 pages qui accuse ses dirigeants d’avoir fermé les yeux sur les agissements d’un prof d’anthropologie durant des années.

AFP

Trois femmes doctorantes ont déposé une plainte mardi contre l’Université de Harvard en accusant la haute école d’avoir ignoré leurs signalements visant des faits présumés de harcèlement sexuel perpétrés par un professeur.

La plainte civile de 65 pages déposée auprès du tribunal fédéral de Boston accuse le professeur d’anthropologie John C., 77 ans, de «s’être servi de son pouvoir et de son piédestal depuis des années à Harvard pour exploiter des apprenties chercheuses».

«Il embrassait et pelotait les étudiantes sans leur consentement et menaçait de saboter leurs carrières si elles se plaignaient», dénoncent Margaret Czerwienski, Lilia Kilburn et Amulya Mandava, dont l’histoire a d’abord été racontée mardi par le «New York Times».

Depuis cinq ans, les trois femmes ont maintes fois signalé les faits à l’administration de Harvard mais l’université les a traitées avec une «indifférence délibérée», accusent-elles dans leur document judiciaire.

Embrassée de force et pelotée en public de manière répétée

Avec force détails, la plainte raconte par exemple que le professeur a «de manière répétée embrassé de force Lilia Kilburn, l’a pelotée en public et a parlé à voix haute de son viol et de son meurtre» imaginaires si elle avait des relations avec des personnes de même sexe dans certains pays d’Afrique.

Concernant «Mlles Czerwienski et Mandava, le professeur Comaroff s’est senti autorisé à les menacer, à salir leur réputation et à perturber leur carrière», ajoute la plainte.

Amulya Mandava, Lilia Kilburn and Margaret Czerwienski, doctorantes à l’Université de Harvard, affirment avoir été harcelées sexuellement et menacées par un professeur d’anthropologie.

Amulya Mandava, Lilia Kilburn and Margaret Czerwienski, doctorantes à l’Université de Harvard, affirment avoir été harcelées sexuellement et menacées par un professeur d’anthropologie.

via REUTERS

Un comité reconnaît qu’il y a une ambiance «sexiste et misogyne»

La plainte «vise un abus de pouvoir» et cible l’Université de Harvard, «l’une des plus prestigieuses institutions académiques du monde» et son président. Avant un éventuel procès au civil, les plaignantes réclament un dédommagement financier au montant inconnu.

Même si les plaignantes accusent Harvard d’avoir longtemps ignoré leurs allégations, leur plainte reconnaît qu’un «comité de Harvard, qui a examiné l’atmosphère du département d’anthropologie, vient de conclure qu’il y régnait une ambiance «sexiste et misogyne (…) dans une faculté majoritairement blanche et masculine».

D’après le «New York Times», les faits ont commencé à être rendus publics il y a un an dans le journal de Harvard. Le professeur a alors été mis en congé et une enquête interne a conclu qu’il s’était rendu coupable de harcèlement verbal. Il ne devrait pas pouvoir enseigner l’an prochain, selon le quotidien, qui précise que l’université ne l’a pas accusé de harcèlement ou d’agression sexuels.

Ses avocats, interrogés par le journal, ont indiqué dans un communiqué que leur client démentait «catégoriquement» les accusations des étudiantes.

(AFP)

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