Chute du Credit Suisse«Inacceptable», «honteux», «gifle pour les citoyens»: les partis dénoncent
Les partis sont unanimes à critiquer les errances et les erreurs de management de Credit Suisse, des erreurs que doit maintenant assumer le peuple.


La tempête s’est définitivement abattue sur Credit Suisse
imagoLe rachat du Credit Suisse par l’UBS, annoncé dimanche soir par le Conseil fédéral et les responsables des deux banques a immédiatement suscité un torrent de critiques des partis, de gauche comme de droite.
«Inacceptable», selon l’UDC
L’UDC a été la première à dégainer. «La situation critique dans laquelle se trouve le Credit Suisse est la conséquence de décisions managériales fatales. Au lieu de se concentrer sur ses activités suisses, qui sont couronnées de succès, la banque a mené une stratégie agressive à l’étranger. Celle-ci a échoué et met désormais en danger l’ensemble de la banque et des milliers d’emplois», critique-t-elle.
Et de tempêter: il est inacceptable que les Suisses doivent maintenant corriger, en payant des milliards de francs prélevés sur la fortune nationale, des manquements réglementaires à l’étranger».
«Une gifle pour les citoyens», dénonce le PS
À gauche, le Parti socialiste suisse n’est pas moins critique. «Dans sa conférence de presse, le Conseil fédéral n’a PAS eu un seul mot critique envers la direction et le conseil d’administration de Crédit Suisse. Les grands s’en tirent à bon compte et c’est une gifle pour les citoyens», se fâche Cédric Wermuth, coprésident du PS. Et de réclamer dorénavant des comptes aux responsables. Il souhaite ainsi qu’une commission d’enquête parlementaire soit lancée afin de faire la lumière sur «qui a (ou n’a pas) fait quoi» afin de s’assurer que la nouvelle banque ne représente pas un risque pour le pays.
le président du groupe socialiste aux Chambres, le Vaudois Roger Nordmann, scandalisé, pointait le Département fédéral des finances alors dirigé par Ueli Maurer. «Comment est-ce que des gens qui se prétendent des savants banquiers ont-ils pu planter cette banque?» interrogeait-il. Et d’ajouter: la FINMA, la BNS, et le Département des finances ont vu cette évolution depuis 1 an et demi et n’ont manifestement pas réagi et pas compris ce qu’il se passait», déplorait-il. «Il y a là une question de compétences», tonnait-il.
Le vice-président du PS, le Vaudois Samuel Bendahan n’est pas moins critique sur Twitter. Il estime que Credit Suisse a été offerte pour une bouchée de pain, avec en cadeau 209 milliards de liquidités.
Les événements montrent que le Parlement n’a pas réussi à faire une législation «Too Big To Fail» qui aurait fonctionné en cas de crise, regrette de son côté, le président des Verts suisses, Balthasar Glättli, sur Twitter également.
Une «situation honteuse», selon le PLR
Le PLR est lui pragmatique. «Au vu des développements dramatiques de ces derniers jours, cette décision était nécessaire pour éviter de gros dommages à la place financière et économique suisse», écrit-il dans un communiqué. Mais il est tout aussi critique: Ce qui s'est passé est honteux pour la Suisse. La Suisse et sa place financière vivent de la confiance des acteurs. Il s'agit dorénavant de la rétablir».
De son côté, le conseiller national Olivier Feller (PLR/VD), a également réagi sur le plateau du 19h30 de la RTS. «La responsabilité première est celle du management de Credit Suisse, un management défaillant depuis de nombreuses années et qui a fait des choix stratégiques erronés». Et d’ajouter: «Je m’interroge sur l’efficacité de la surveillance financière dans notre pays, et dans les autres pays où Credit Suisse était actif». Il a enfin taclé: «Credit Suisse met en difficulté la place financière helvétique et l’image de la Suisse sur le plan international».
«La meilleure des mauvaises solutions»
Le Conseil fédéral, la Banque nationale et l'Autorité de surveillance des marchés financiers ont pris, avec les responsables de l'UBS, «la meilleure des mauvaises solutions», estime le Centre. Celle-ci était malheureusement nécessaire pour stabiliser la confiance sur les marchés financiers et protéger l'économie suisse.
Dans un communiqué, le parti regrette que le Credit Suisse n'ait pas été en mesure de rétablir la confiance dans la banque de manière autonome. Ce rachat donne naissance à une nouvelle et très grande banque d'importance systémique en Suisse. La solution adoptée comporte un risque pour la Confédération. «Quinze ans après le sauvetage de l'UBS, nous devons enfin en tirer les leçons et prendre les décisions politiques nécessaires pour l'avenir», estime le Centre.