L’épouse précipitée dans le vide a survécu et est hospitalisée

Sous un ciel gris, avec des flocons qui grésillent, le décor est dantesque. Au lendemain de la Saint-Valentin, pourquoi un mari a-t-il choisi le point de vue des Roches-de-Moron (NE) pour précipiter dans le vide  la voiture qu’il conduisait après avoir enlevé son ex-compagne qu’il n’avait pas le droit d’approcher depuis le 12 février, alors qu’elle résidait chez leurs fils? Ce site touristique avait-il pour lui valeur de symbole?

Isolé, le restaurant des Roches-de-Moron est actuellement fermé pour cause de vacances. Ce lieu n’est fréquenté que par les habitants des Planchettes qui promènent leur chien. Mardi matin, avant l’aube, une voiture a roulé sur le chemin enneigé qui mène à ce point de vue à couper le souffle sur les Côtes du Doubs. Arrivé au parking du restaurant, il a tourné à gauche du bâtiment, puis à droite pour parvenir au point de vue signalé par un drapeau suisse.

La barrière en bois fracassée indique qu’il a volontairement précipité sa voiture dans le contrebas. La chute a été stoppée par des arbres, cent mètres plus bas. Sous une falaise d’aplomb haute de 360 mètres, le Doubs forme le lac de Moron, derrière le barrage artificiel du Châtelot. C’est par là que les secours ont entrepris d’évacuer le conducteur.

La passagère de 52 ans est la première à avoir été extirpée d’une carrosserie désarticulée. Grièvement blessée, elle a été héliportée à l’Hôpital de l’Ile à Berne, mais son pronostic vital ne semble pas engagé. Dans l’après-midi, les secouristes s’affairaient autour du mari de 54 ans, sorti de l’habitacle pour être évacué en ambulance. Le matin, quand les secouristes sont parvenus jusqu’à lui à 8 h 50, il était inconscient.

Le drame a débuté vers 5 h 50 lorsqu’un homme a blessé à l‘arme blanche son fils de 24 ans qui tentait de s’interposer. L’agresseur avait laissé un mot à son domicile laissant entendre qu’il souhaitait mettre fin à ses jours. Il voulait emmener son ancienne compagne vers la mort. Si la police est parvenue à localiser sa voiture dans une falaise, c’est grâce à son téléphone portable.

Dans une zone escarpée, les opérations de secours se sont révélées périlleuses, ce mardi. «L’intervention est extrêmement compliquée dans un terrain très escarpé», indique l’officier de permanence Simon Baechler. La voiture ne sera pas récupérée aujourd’hui.