Football - Analyse: Tramezzani avait visé la simplicité

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FootballAnalyse: Tramezzani avait visé la simplicité

Pour la première de l’entraîneur italien à la tête du FC Sion, les Valaisans ont déployé un plan avec ballon des plus simples. Clair, mais sans réussite, puisqu’ils se sont inclinés 1-0.

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
L’approche imaginée par Paolo Tramezzani dimanche cherchait l’efficacité maximale.

L’approche imaginée par Paolo Tramezzani dimanche cherchait l’efficacité maximale.

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À force, on commence à connaître le personnage. Pour son deuxième retour (ou troisième passage, c’est selon) au FC Sion, Paolo Tramezzani n’a pas commencé par la complexité. Son premier match contre Bâle à Tourbillon dimanche a coïncidé avec un pragmatisme presque exacerbé. Avec des principes simples avec ballon, presque caricaturaux, mais qui devaient permettre un résultat positif dès le premier match. Logique, après même pas dix jours de travail. Les Valaisans n’en sont pas passés loin, avec un superbe but d’Edon Zhegrova intervenu à la 90e minute. Ce qui invalide cependant tout le projet, qui avait pourtant fonctionné jusqu’à faire expulser Eray Cömert à la 88e minute. Décryptage en trois points de ce plan offensif.

Un long ballon est plus sûr

Le successeur de Marco Walker a fait des choix. À commencer par celui du gardien de but. Timothy Fayulu laissé sur le banc, Kevin Fickentscher est revenu. Sans doute plus pour ce que le second incarne au niveau du groupe que pour une réflexion tactique. Reste que la présence de Fickentscher a incarné une inflexion: le jeu au pied n’est que long. En effet, le portier sédunois a allongé 65% des passes qu’il a adressées (13/20). Et il a fait sortir son bloc sur chacun des huit dégagements aux 6 mètres qu’il a eu à jouer. Sur les sept matches qu’il avait disputés, Fayulu avait une répartition bien plus équilibrée. Message clair.

Globalement, Sion a recouru au jeu long: 17,92% des ballons joués contre Bâle étaient longs. La plus haute proportion recensée côté valaisan depuis le début de saison. Là aussi, c’est un symbole qui traduit le plan et qui explique sans doute une possession relativement faible (39%). L’adversité y a sans doute contribué, à la fois dans l’approche (les Rhénans étant un des gros morceaux de Super League) que dans la réalité du terrain (le pressing le suggérait).

Itaitinga est à la retombée. Tosetti et surtout Stojilkovic se situeront dans le dos des défenseurs pour se créer une autre occasion.

Itaitinga est à la retombée. Tosetti et surtout Stojilkovic se situeront dans le dos des défenseurs pour se créer une autre occasion.

Dimanche, cette filière était aussi au service d’une idée et d’un projet. En jouant long, Sion avait la possibilité d’exploiter la profondeur laissée par Bâle dans le dos de sa défense. Sur les balles venant de Fickentscher ou de la défense, il s’agissait de chercher une cible (Itaitinga ou Baltazar, le plus souvent) pour prolonger intentionnellement le ballon vers l’avant, qui puisse être suivi par des attaquants prêts à plonger dans le dos des adversaires. Filip Stojilkovic ou Matteo Tosetti ont eu au moins une opportunité chacun en exploitant cette approche.

Bloc bas et transitions offensives

Autre dimension de cette approche avec ballon pour le moins pragmatique, l’idée d’exploiter les failles dans une défense exposée. Il y en a eu, surtout lorsque Sion a défendu bas (après avoir eu un bloc médian durant la première partie du match). Un bloc compact, relativement concentré dans l’axe pour éviter de se faire avoir entre les lignes, là où la dernière prestation sous Marco Walker (le 6-2 à Zurich) avait été particulièrement problématique.

Sion a donc défendu de manière solidaire, jusqu’au but de Zhegrova (où la contribution défensive d’Adryan est à revoir). Tout le monde a participé à l’effort, à l’exception d’un élément: Stojilkovic. L’avant-centre sédunois avait pour consigne de rester toujours sur le dernier défenseur bâlois. Afin de pouvoir être sollicité immédiatement à la récupération. Accompagné des courses verticales de ses coéquipiers offensifs, il a pu par moments contribuer à mettre en difficulté l’arrière-garde rhénane. Les principales opportunités sédunoises sont venues de là. Et l’expulsion d’Eray Cömert également.

Le soin apporté aux phases arrêtées

Pour faire des points, les coups de pied arrêtés représentent une arme fatale. Il convient donc de les soigner. Paolo Tramezzani y a accordé du temps durant le peu de séances qu’il a eu à disposition. En veulent pour preuve les nombreuses combinaisons déployées par Sion durant la rencontre. Avec des schémas de départ et des zones recherchées à chaque fois différentes par Matteo Tosetti, préposé au corner.

Sans réussite cependant. Comme sur chacune des approches sur lesquelles Sion et Tramezzani ont mis l’accent. Signe peut-être qu’il faudra en faire un peu plus pour développer un fond de jeu plus à même d’être efficace. Mais pour sa troisième première, l’entraîneur italien a au moins essayé de provoquer le destin.

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