Val-de-traversPour une absinthe sans plante locale
L'interprofession a trouvé un terrain d'entente pour définir la fée verte, mais un distillateur claque la porte.


Une absinthe sans plante locale serait construite sur un "mensonge".
Musée de l'absintheUne médiation a fait progresser un projet d’indication géographique protégée (IGP) voulu pour l’absinthe: deux associations jusque-là divisée ont élaboré un cahier des charges présenté vendredi dernier par l’Interprofession de l’absinthe. Mais tous les distillateurs ne sont pas satisfaits.
Après une décennie de pourparlers, le nouveau cahier des charges est soumis à l’Office fédéral de l’agriculture, quand bien même des modifications peuvent encore être demandées.
Combattue depuis 2014
Le nouveau projet d’IGP absinthe du Val-de-Travers intervient après une première tentative de faire protéger le mot absinthe de manière générale, une démarche combattue depuis 2014 par l’association des artisans-distillateurs.
Cette association a obtenu gain de cause. Elle qui entend pouvoir continuer de produire des bleues estampillées Val-de-Travers en utilisant des plantes étrangères, comme pendant la clandestinité, et non pas obligatoirement avec la grande absinthe cultivée dans la vallée, introuvable quand l'absinthe était interdite.
Démission de l'interprofession
Dimanche dernier, le distillateur Claude-Alain Bugnon a annoncé sa démission de l’Interprofession. Il dénonce le nouveau cahier des charges qui permettrait de faire de l’absinthe IGP sans plantes du Val-de-Travers, comme il l'a indiqué à la radio "RTN".
Pour Claude-Alain Bugnon, le nouveau cahier des charges est «incompatible avec les valeurs et les standards défendus par la distillerie depuis la légalisation de l’absinthe en 2005».
Claude-Alain Bugnon indique se battre depuis 17 ans pour défendre une absinthe produite avec des plantes locales. Selon lui, l'IGP prévue est construite sur «un mensonge», en évoquant les recettes de la clandestinité qui ne recouraient pas à des plantes du Val-de-Travers.