Emmenés et menottés pour avoir crié «Macron démission!»

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Canton vaudEmmenés et menottés pour avoir crié «Macron démission!»

Le Grand Conseil vaudois est saisi d'une interpellation mettant en cause la police contre trois membres du POP.

Eric Felley
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Eric Felley
Les policiers vaudois ont arrêté trois membres du POP pour un slogan. (image d'illustration)

Les policiers vaudois ont arrêté trois membres du POP pour un slogan. (image d'illustration)

Getty Images/iStockphoto

Le député vaudois Vincent Keller (Ensemble à gauche et POP) a déposé une interpellation qui devrait être traitée demain 28 novembre lors de la séance hebdomadaire du Grand Conseil vaudois. Il se fait l'écho d'une mésaventure vécue par trois membres du POP vaudois lors de la visite du président français Emmanuel Macron le 16 novembre dernier.

Les faits se sont déroulés en gare de Renens vers 14 heures 30. Les trois personnes étaient venues pour le passage du président. Elles se situaient à environ 80 mètres de lui, derrière des barrières de sécurité. Par deux fois, elles ont crié «Macron démission!» avant que des policiers interviennent pour les neutraliser. Elles ont été contrôlées dans la rue et privées de leurs mouvements pendant environ une heure, avant d'être fouillées, puis menottées et enfermées dans un fourgon cellulaire.

«Nous avons été ainsi conduits dans un garage de la police cantonale vaudoise, à la Blécherette, témoignent les trois personnes. Là-bas, nous avons été contraints de donner nos empreintes digitales, puis pour deux d’entre nous, nous avons été placés en cellule, tandis que la troisième personne est restée dans l’une des cages du fourgon cellulaire. Une fois finalement relâchés, nous avons été informés que nous serions poursuivis pour infraction au Règlement Général de Police».

Le samedi 18 novembre, la police cantonale a toutefois contacté ces personnes pour leur signifier qu'après «analyse de la situation», elles ne seraient pas poursuivies. Mais pour elles, cette façon de faire relève d'un usage disproportionné de la force publique qui rappelle «les nombreuses violences policières perpétrées en France, largement banalisées par le gouvernement français».

Vincent Keller demande ainsi au Conseil d'État, et en particulier au responsable de la sécurité, Vassilis Venizelos: comment le Conseil d’État se positionne-t-il «sur les moyens de contrainte employés à l’encontre de trois jeunes ayant scandé uniquement deux fois Macron démission»? Et comment il s'assure que les forces de l'ordre «sont formées et encadrées pour gérer de manière appropriée les situations impliquant des expressions politiques, tout en évitant l'usage excessif de la force, de la contrainte ou de l'intimidation?»

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