Le plaignant croyait tchater avec une mineure

Il y a six mois, un homme qui pensait dialoguer avec une fille de 14 ans s'est fait piéger par un agent de la police judiciaire jurassienne. Placé en détention préventive, ce prévenu a contesté l'hameçonnage (ou fishing expedition) dont il aurait été victime, contraire selon à lui à la présomption d'innocence et au principe de proportionnalité, rapporte «Le Quotidien Jurassien».

Dans un forum numérique, le prévenu a proposé une initiation sexuelle à son interlocutrice en précisant que l'âge n'était pas un problème pour lui, mais en lui demandant si elle avait conscience qu'il risquait des ennuis.

Après un échange de photos, le prévenu roulait vers le domicile de l'adolescente lorsqu'il l'a informée de son renoncement, en indiquant qu'elle était trop jeune, qu'il risquait gros et… qu'une voiture le suivait. La police l'a interpellé.

Placé en détention provisoire, le prévenu est accusé de tentative d'actes d'ordre sexuel avec un enfant. Comme il a effacé ses conversations, aucun fichier illicite n'a été découvert dans ses appareils numériques.

Devant la Chambre pénale des recours, selon le constat du «QJ», le Ministère public a fait valoir que ce n'est pas l'agent de police qui a généré la discussion à caractère sexuel, mais le prévenu lui-même.

Pour la justice, le policier concerné n'a pas mené des investigations secrètes sous une fausse identité, il n'a fait qu'utiliser un pseudonyme. Il ne s'agit pas d'une fishing expedition: le policier a simplement constaté qu'un majeur faisait des propositions illégales à une mineure.

Les frais de procédure ont été mis à la charge du plaignant, sorti de prison dans l'attente de son jugement.