Canton de BerneÀ Bienne, l'interdiction de la mendicité fait son chemin
Des mendiants évoluent en bandes organisées émanant de structures mafieuses, selon le gouvernement bernois.


La mendicité n'est pas rare aux alentours des gares.
lematin.ch/Vincent DonzéInterdire la mendicité, c'est une démarche qui chemine dans la plupart des cantons. Deux députés de la région biennoise ont obtenu un préavis favorable du gouvernement bernois, selon qui «une interdiction cantonale uniforme de la mendicité rehausserait la sécurité».
«Une interdiction générale de la mendicité sur l’intégralité du territoire permettrait de prévenir le déplacement de l’activité visée en d’autres lieuxs», répond le gouvernement cantonal à Sandra Schneider et Korab Rashiti, associé au député de la capitale Thomas Fuchs.
Ces trois élus s'appuient sur les considérations du Tribunal fédéral, qui juge la loi du canton de Bâle-Ville conforme aux droits fondamentaux.
Ce qu'interdit la loi bâloise
- de mendier en bande organisée.
- de mendier de façon insistante ou agressive, par exemple en accrochant les passantes et passants, en se mettant en travers de leur chemin ou en leur mettant des roses ou des ballons de baudruche dans les mains.
- d’envoyer d’autres personnes faire la manche.
- de recourir à des méthodes trompeuses ou déloyales pour mendier, par exemple d’user de faux-semblants visant à simuler un handicap physique ou de recueillir des dons pour une cause feinte.
Dans le canton de Berne, l'interdiction de la mendicité a été abrogée en 1991. «Il n'est aujourd'hui pas toujours clair quand et surtout où il est défendu de mendier», estiment les motionnaires. Comme à Bienne, il appartient aux communes de légiférer pour prohiber les mendiants sur leur territoire.
Selon les députés UDC, des bandes organisées venues de l'étranger «planifient et réalisent leurs activités de manière ciblée». Le gouvernement bernois constate aussi que «les personnes pratiquant la mendicité appartiennent toujours plus fréquemment à des bandes organisées émanant de structures mafieuses».
Dans les files d'attente
Sur territoire vaudois, une loi cantonale interdit la mendicité active, la mendicité passive étant autorisée sauf dans les files d’attente et les transports publics. À Lausanne, la Municipalité veut étendre la zone interdite à d'autres lieux publics, comme les marchés et les parcs, mais aussi privés, comme les commerces et les églises.
À Saint-Gall, la police conseille de ne rien donner aux mendiants, sachant que personne ou presque ne mendie pour des raisons vitales. Pour aider les plus vulnérables, mieux vaut soutenir des associations caritatives avec des dons ou du bénévolat.
Famille bulgare accusée
À Genève, une famille bulgare accusée d’avoir monté un réseau sera jugée pour traite d'êtres humains et blanchiment d'argent. Un couple et son fils de 33 ans sont accusés d'avoir recruté des compatriotes pour les faire mendier à leur profit à Genève et à Lausanne. Les gains réalisés se chiffrent en centaines de milliers de francs.
La procureure reproche aux prévenus d'avoir «profité de la vulnérabilité financière, physique, psychique ou sociale liée à l'isolement de leurs victimes». Les accusés risquent de peines de deux à dix ans de prison.