HumeurTout ça pour une banane...
Comment une banale note de frais pour un fruit et un petit pain est devenue une affaire nationale.


Une banane ou une tempête dans un verre d'eau ?
Getty Images/iStockphotoEn 2019, lorsque le conseiller d'État Philippe Müller s'achetait une banane et un petit pain aux graines en gare de Berne, a-t-il imaginé que cet achat allait causer, quatre ans plus tard, une redoutable polémique à son sujet? Bien sûr que non.
Quelque temps plus tard, il a ajouté cette dépense à d'autres dépenses sur sa note de frais. Rien ne présageait qu'elle ressortirait en 2024 pour faire la une des médias et le faire passer pour le roi des pingres. Depuis mercredi, l'histoire de sa note de frais pour une banane à 20 centimes et un petit pain à 95 centimes a fait le tour de la Suisse, suscitant l'indignation, l'incompréhension ou la moquerie.
Deux cas sur 300 pages
C'est l'émission «Kassensturz» de la SRF qui a jeté, pour ainsi dire, cette peau de banane sous les pieds du ministre, dans le cadre d'une enquête plus vaste sur les notes de frais des magistrats bernois. Dans un premier temps, celui-ci n'a pas voulu communiquer sur le sujet. Et puis, finalement, le canton de Berne a donné cette précision: «Après avoir examiné des centaines de notes de frais sur environ 300 pages, «Kassensturz» n'a trouvé que deux cas individuels remontant à environ cinq ans».
La note de frais pour la banane et une autre pour un bretzel à 3,20 francs datent en effet de 2019 et 2018. Philippe Müller a expliqué sur X qu'il n'y avait rien eu de tel depuis. Il admet une «faute», mais que cette information donne une «fausse image» de lui.
Carnaval sauvé
Le tapage fait autour de cette histoire à deux francs six sous est probablement démesuré au regard d'autres problèmes financiers qui se posent aux collectivités publiques. Mais à quelque chose, malheur est bon: Philippe Müller a fait un second message sur X. En parlant de «Staatsbanane» (république bananière), il a relevé que cette histoire allait sauver le carnaval, cette année.