Motocyclisme: Paddock: La Catalogne est française

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MotocyclismePaddock: La Catalogne est française

Deux pilotes tricolores sur le podium, près d’un tiers des spectateurs français: le phénomène Fabio Quartararo est désormais un produit d’exportation.

par
Jean-Claude Schertenleib
Alex Rins a subi une lourde chute, qui lui vaut une fracture.

Alex Rins a subi une lourde chute, qui lui vaut une fracture.

LDD

Une attente de près de 30 minutes au premier péage autoroutier français au cœur d’un dimanche après-midi de juin: l’impression laissée dès le début du week-end par une très forte présence tricolore autour du circuit Catalunya a été confirmée.

Si les chiffres officiels ne le disent pas, on peut estimer que près d’un tiers – soit 20’000 personnes – des spectateurs du GP de Catalogne étaient venus en voisins. En raison, bien sûr, de la proximité géographique.

Mais jamais encore, ces dernières années – soit jusqu’en 2019, 2020 et 2021 ayant été impactés par la pandémie mondiale de Covid-19 -, le phénomène n’avait été aussi ample. Il s’explique bien sûr par les performances de Fabio Quartararo, champion du monde en titre, dont la personnalité plait à de plus en plus de gens. En Catalogne, seul le héros local et désormais gaffeur mondial, Aleix Espargaró pouvait rivaliser de popularité avec le jeune Niçois.

«C’est une erreur indigne du MotoGP»

Aleix Espargaró, après son erreur très médiatisée lors de la course

Aleix Espargaró, qui a coupé son effort à un tour de l’arrivée de la course MotoGP – le pilote Aprilia a ainsi passé de la deuxième à la cinquième place – avant de comprendre sa gaffe, a fait amende honorable: «La seule chose que je puisse dire, c’est de m’excuser auprès de toute l’équipe. Ce qui est arrivé est complètement de ma faute, c’est une erreur indigne du MotoGP.»

Il poursuit: «Oui, j’ai cru que la course était terminée, parce que l’affichage est différent sur le circuit Catalunya que sur les autres; normalement, quand il reste un tour, on voit l’inscription «Lap 1» et là, c’était «Lap 0». Quand j’ai passé sur la ligne, le tour précédent, j’ai vu mes panneauteurs, mais j’étais concentré uniquement sur l’avance que j’avais sur Jorge Martin, ces 6 dixièmes qui m’assuraient la deuxième place. Au passage suivant, j’étais convaincu que c’était terminé…»

Nakagami sous le feu des critiques

L’autre événement de GP est survenu dès le premier virage et a provoqué des réactions nombreuses sur le comportement du Japonais Takaaki Nakagami, qui a freiné – a-t-il vraiment freiné? – beaucoup plus tard que tout le monde, emportant dans sa folie Alex Rins et «Pecco» Bagnaia.

«Nous ne sommes pas dans un jeu vidéo, ici nous risquons notre vie à plus de 350 km/h. Les stewards actuels doivent être remplacés, nous avons besoin de gens compétents», explique ainsi Alex Rins qui, la semaine précédente au Mugello, avait déjà eu affaire avec le pilote Honda.

Or, les commissaires ont estimé qu’il s’agissait d’un fait de course. «Vendredi soir, en commission de sécurité,  nous avons parlé de l’action de «Taka» sur Rins en Italie», explique pour sa part Johann Zarco. «Nous avons tous admis qu’il ne méritait pas, alors, une punition, même si nous savons tous qu’il est parfois trop agressif lors de ses dépassements. Mais avec ce qui s’est passé aujourd’hui (dimanche, après 300 mètres de course), il a perdu toute la crédibilité que nous lui avions donnée lors de cette réunion. Il a complètement manqué son point de freinage, si rien ne se passe pour la prochaine course, quelque chose d’encore pire peut survenir.»

La phrase du jour

«Je suis cynique, mais la vie est cynique»: dixit Franco Morbidelli, à propos de l’accident du premier tour. «Si on pense au spectacle, la décision de n’infliger aucune sanction est la bonne. Mais pour les pilotes, bien sûr qu’elle ne l’est pas. Et quand je dis cela, je redeviens sincère.»

Une fracture du poignet gauche

Après avoir pu retourner à son stand par ses propres moyens, Alex Rins a subi des examens supplémentaires à l’hôpital universitaire Dexeus, à Barcelone. Verdict: fracture du triquetrum, l’un des huit petits os qui forment le poignet (gauche, dans le cas du pilote Suzuki).

Précisions du docteur Xavier Mir, le chef du département de microchirurgie des épaules et des mains de l’institut Dexeus: «Selon nous, le traitement adéquat consiste en une immobilisation rigide du poignet, accompagnée d’une thérapie électromagnétique d’une dizaine de jours.»

Des nouveautés en test chez Aprilia, Ducati et Yamaha

Sans Alex Rins, Takaaki Nakagami et Jorge Martin (opération programmée depuis longtemps pour des problèmes à sa main droite), les pilotes MotoGP ont repris la piste ce lundi, en Catalogne. Où l’on a notamment découvert un nouveau carénage très enveloppant chez Aprilia, un nouveau bras oscillant chez Yamaha et un carénage également inédit chez Ducati.

Les meilleurs temps du jour ont été signés par Quartararo (Yamaha), devant Bagnaia (Ducati, à 4 millièmes), Zarco (Ducati, à 53 millièmes).

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