BoursesLes marchés mondiaux plombés par le nouveau variant
Les Bourses mondiales s’inquiétaient jeudi de la découverte d’un nouveau variant en Afrique du Sud, tirant vers le bas les prix du pétrole, du bitcoin et des actions, notamment du secteur aérien.

Les Bourses européennes, ici celle de Francfort, tanguent ce vendredi 26 novembre.
Bloomberg/Photo d’archivesDes actions au pétrole, les marchés mondiaux plongeaient vendredi, affolés par la découverte d’un nouveau variant du Covid-19 en Afrique du Sud. Les indices européens ont subi leurs pires séances depuis plus d’un an: Paris a chuté de 4,75%, Londres de 3,64%, Francfort de 4,15% et Madrid de 4,96%.
À la Bourse de Paris, l’indice vedette CAC 40 a dévissé de 336,14 points à 6.739,73 points, annulant tous ses gains depuis le début du mois. C’est sa pire séance depuis le 18 mars 2020, au moment de l’instauration du premier confinement en France. Sur la semaine, la cote parisienne a perdu 5,24%. Partout dans le monde, les marchés financiers ont plié sous la pression des craintes liées à l’apparition d’un nouveau variant, détecté en Afrique du Sud.
La Bourse de New York, qui fermera à 18h GMT pour le pont de Thanksgiving, vacillait également: vers 17 heures GMT, le Dow Jones perdait 2,72%, l’indice élargi S&P500 2,24%. Le Nasdaq, à dominante technologique, cédait lui 2,10%. Le repli a aussi touché les Bourses asiatiques et les cours du pétrole, fortement dépendants des anticipations de l’activité économique, qui perdaient plus de 10%.
Un variant qui inquiète
Les pays européens, qui font déjà face à une cinquième vague de contaminations de Covid-19, commencent à prendre des mesures et l’Union européenne a recommandé, vendredi, aux États membres, de suspendre les vols depuis et vers l’Afrique australe.
«Il y avait déjà une nouvelle vague de Covid-19 en Europe, qui a mené certains gouvernements à prendre des mesures, et là ce nouveau variant pourrait ajouter potentiellement une dose supplémentaire de risque», avance Florian Allain, gérant de portefeuille chez Mandarine Gestion, pour expliquer l’ampleur des mouvements du jour.
Creux de février 2020
Florian Allain observe «exactement les mêmes réactions que lors du creux de marché de février 2020 au moment où on découvrait le Covid-19», et constate que les actions des secteurs des transports, de l’énergie, de l’assurance, et de l’automobile sont vendues tandis que les valeurs liées aux biens de consommation s’en sortent mieux.
Les cours du pétrole, dépendants des anticipations d’activité économique, perdaient eux aussi près de 10%. Les investisseurs ont préféré se rabattre sur le marché obligataire, traditionnel refuge en période d’incertitude, provoquant une nette baisse des rendements. Le taux d’intérêt américain à 10 ans tombait à 1,50%, contre 1,64% à la clôture la veille. Et le rendement de la dette française à dix ans reculait à 0,04%, en baisse de près de 8 points de base.
Le tourisme trinque
Les titres des entreprises de l’aérien, déjà éprouvés par la pandémie, buvaient la tasse avec les premières restrictions de voyage. L’avionneur Airbus s’est effondré de 11,49% à 99,36 euros, Air France KLM de 9,67% à 3,77 euros et Aéroports de Paris de 8,61% à 104 euros.
Plus généralement, tout le secteur du tourisme a souffert. Accor a perdu 8,91% à 26,89 euros et Compagnie des Alpes 7,88% à 12,40 euros. URW en queue du CAC 40La foncière Unibail-Rodamco-Westfield, propriétaire de centres commerciaux, a chuté de 11,88% à 58,46 euros, ce qui en fait la lanterne rouge du CAC 40.
Les deux gagnants du jour
Seules deux actions ont fini en hausse : le géant des laboratoires d’analyses Eurofins Scientific, dont la croissance a été portée par les tests de dépistage du Covid-19, s’est envolé de 7,89% à 113,72 euros.
De son côté, Teleperformance (+0,68% à 357 euros) a résisté à la tendance générale, la tech profitant généralement des mesures de confinement. Dassault Systèmes n’a d’ailleurs reculé que de 0,41% à 52,89 euros.