FootballJeff Saibene, les deux pieds dans la galère xamaxienne
Le nouveau coach de Neuchâtel n’a pas fanfaronné après le premier point marqué par son équipe cette saison. Il a vite découvert les limites de ses possibilités.

Jeff Saibene.
Claudio De Capitani/freshfocusLorsqu’on a entraîné plus de 250 matches dans le championnat suisse, on n’est pas dupe. Dans la nécessité peut-être. Mais dupe certainement pas. On connaît les gens du milieu et on sait, un minimum, où est-ce qu’on met les pieds au moment d’accepter un banc. Alors Jeff Saibene ne s’était assurément pas imaginé une île paradisiaque quand il a posé ses bagages à Neuchâtel il y a deux semaines. Il ne peut pas en être autrement lorsqu’on lie sa destinée à une équipe qui a dû attendre huit matches pour inscrire son premier point de la saison. Il n’empêche: le Luxembourgeois doit se rendre compte chaque jour un peu plus de l’immensité du défi qu’il a face à lui.
Le premier point des Xamaxiens en Challenge League, c’était dimanche face à Vaduz (1-1). La première réaction de leur entraîneur? Un intense soupir au moment de relever ce qui lui avait plu dans ce match. Avant de tailler une liste des plus exhaustives. «L’impact dont nous fait bénéficier Nikki Havenaar, les courses de Danilo Del Toro et notre gardien fantastique.» Trois éléments dans la case des «+», ça en laisse pas mal dans celle des «-». Et c’était volontaire.
C’est le même genre de soupir qu’est venu sanctionner une interrogation sur la défense titularisée dimanche, une ligne de quatre bâtie par quatre défenseurs centraux de métier. «La blessure d’Adam Ouattara et le recrutement de Nikki Havenaar orientent cette décision. Nos deux latéraux sur le banc? J’estime que Yoan Epitaux et Mirza Mujcic, qui savent jouer à cette position, constituaient les meilleures options. Aussi dans une logique de domination physique.»
Et si Théo Guivarch venait de faire tourner la roue?
Jeff Saibene est libre de ses choix. Mais à travers ses mots, on comprend qu’il est question d’opérer les moins pires plutôt que les meilleurs. C’est la réalité d’une équipe qui n’a pas été gâtée par le sort depuis la reprise, mais qui n’est pas tombée où elle se trouve uniquement par le fruit du hasard. Et l’ancien entraîneur de Saint-Gall, notamment, semble très vite l’avoir compris. «Il y a beaucoup à mettre en place. Beaucoup.»
Dane le jeu, NE Xamax ne va pas mieux depuis qu’il a changé d’entraîneur. Par contre, il a peut-être fait tourner la roue dimanche. Ce curseur qui avait pris l’habitude de désigner la mauvaise case a cette fois tendu la main aux Neuchâtelois. Les Rouge et Noir se préparaient à plonger dans trois semaines d’attente avant le prochain match de championnat scotchés à zéro point, mais Théo Guivarch a eu fin nez en détournant un penalty à la 86e. Sans ça, Xamax aurait perdu pour la huitième fois en autant de sorties, la cinquième après avoir mené au score.
Le défi est psychologique, humain, footballistique. Jeff Saibene a rejoint NE Xamax dans une sacrée galère. Il écrirait une jolie page de sa carrière d’entraîneur s’il parvenait à en sortir, lui et son équipe.