Jeux olympiques – «Minions», steppes et coton-tige: notre périple vers Pékin en vidéo

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Jeux olympiques«Minions», steppes et coton-tige: notre périple vers Pékin en vidéo

Le déplacement de la Suisse à la Chine, en prévision des Jeux olympiques qui débutent tout soudain, n’a pas été de tout repos. Et ce n’est que le début!

Robin Carrel
par
Robin Carrel Zhangjiakou

Vingt-trois heures, 3 minutes et 17 secondes. C'est le temps exact dévoilé par le chronomètre qu'on avait mis en route lundi en début d'après-midi, au départ de Lausanne. Vingt-trois heures, 3 minutes et 17 secondes, c'est le temps qu'il nous a fallu pour réussir la première épreuve des Jeux olympiques 2022 de Pékin: le voyage aller, et on aurait presque mérité une médaille! Journalistes, athlètes, suiveurs. Suisses, forcément, mais aussi Belges, Malaisiens, Britanniques, arbitres de hockey, juges de biathlon... Le vol Swiss était une sympathique auberge espagnole.

Le vol charter Zurich-Pékin a presque fait le plein. Il a fallu un peu moins de dix heures pour joindre la ville hôtesse de ces JO asiatiques par les airs. Si vous y ajoutez le train en Suisse, l'attente, les diverses formalités, l’ultraviolent test PCR, vous aurez déjà fait un grand pas vers le bonheur, ou plutôt la chambre d'hôtel. Les quelque cinq heures de bus pour monter en station, avec deux arrêts pipi de près d'une heure sans raison apparente par contre, ça devait sortir d'une règle abscons qu'on n'est toujours pas parvenu à s'expliquer. Et que dire de ce chauffeur qui a manqué un arrêt…

Les athlètes, heureusement, étaient parqués en première classe ou en business lors du long vol à travers l’Europe, la Russie, puis la Mongolie et la Chine. Parce qu'il va falloir le digérer, ce déplacement dans la capitale chinoise, et les sept heures de décalage horaire qui vont avec, pour pouvoir être performant rapidement. Les premières épreuves (le tournoi mixte de curling et la phase de poules de hockey des femmes) débutent déjà mercredi et jeudi! Ceux qui se sont retrouvés, des fois seuls, coincés dans un bus avec le secret espoir d'aller se vider la vessie 45 minutes plus tard risquent d'avoir les jambes et les paupières lourdes.

Enfin, pour ceux qui ont passé avec succès le test PCR d'arrivée, qui peut s'avérer piégeux. Depuis le début des arrivées massives en terres pékinoises, 54 personnes ont été testées positives à l’aéroport et 13 grâce au suivi journalier. En tout, ils sont 125 à avoir attrapé le Covid dans l’entourage des JO (24 lundi, 37 dimanche, 30 samedi et 34 vendredi). Et ce n'est sûrement pas terminé. On peut voir sur l'application de l'organisation le nombre de personnes attendues jour après jour et ça va être chaud pour les narines en fin de semaine. Mardi soir, près de 12’500 personnes avaient déjà débarqué en Chine, dont 1800 dans cette seule journée.

Si le voyage est certaines fois spectaculaire, dès que le soleil se lève - l'incroyable toundra russe, les fabuleuses steppes mongoles, la vue étonnante sur les pistes de ski de Yanqing! -, l'arrivée en Chine ne respire pas exactement le bonheur. Les montagnes y sont brunâtres et parsemées de blanc, parce qu’il s’était agi d'y poser une station de ski, les arbres sont rares et décharnés. L’or blanc avait bien fini par tomber sur Zhangjiakou lundi, mais ça n'a suffi qu'à parsemer un décor tristounet de neige paraît agressive, en plus.

Les pistes «enneigées» de Yanqing.

Les pistes «enneigées» de Yanqing.

DR

Les rares personnes vues de près par le visiteur sont toutes déguisées en «Minions» pour éviter d'être contaminées. Celles vues de loin étaient souvent occupées à s'amuser sur les nombreuses rivières gelées de la capitale. Tiens, enfin des sports d'hiver! Pour le reste, imaginez une architecture la plus communiste que vous pouvez, faites fois un million, et vous obtiendrez à peu près une petite idée de ce à quoi ressemble le Nord de Pékin en février. Par moins cinq et avec du vent. Si vous avez de la chance.

Car oui, lors de ces JO d'hiver, il va faire froid. Très froid. Trop froid peut-être pour certaines épreuves. Le mercure ne devrait guère passer au-dessus de zéro à Pékin, alors que dans la montagne, la température pourrait épisodiquement tomber à près de -20° au milieu de la nuit et encore moins en «ressenti». De quoi chambouler les habitudes des athlètes, qui skient plus souvent qu'à leur tour sur des neiges de printemps avec le changement climatique. Oui, aller skier en Chine, ça dépayse violemment.

Donc vendredi, en ressenti, ça va aller taper dans les moins 25.

Donc vendredi, en ressenti, ça va aller taper dans les moins 25.

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