Football - Un mystère grenat qui fige YB

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FootballUn mystère grenat qui fige YB

Servette a encore battu Young Boys. C’est devenu une habitude. Gros plan sur une performance.

Daniel Visentini
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Daniel Visentini

Le mystère demeure. Pas le miracle. Servette est donc cette équipe qui terrasse régulièrement Young Boys, la seule de Suisse capable de s’imposer au Wankdorf depuis trois saisons, la seule à ébranler les Bernois dans leurs certitudes. Il n’y a là plus rien d’accidentel, la répétition de la performance indique un savoir-faire.

Mardi soir, la confirmation s’est écrite sur la pelouse du Stade de Genève. Un Servette dans le flou depuis la reprise a soudain eu les idées claires. Comme s’il avait fallu justement attendre de dériver pour reprendre le cap, précisément face à YB. Au total, depuis leur retour dans l’élite en 2019, les Grenat ont raflé 18 points sur 33 aux Bernois: cinq succès, trois nuls, trois défaites seulement, dont une à dix contre onze. Comment cela peut-il s’expliquer?

Utiliser l’adversité

Le système? Il a varié au fil du temps. Il y a eu du 4-2-3-1, du 4-4-2, du 4-3-3 mardi soir. Les résultats demeurent pourtant: Servette s’y entend comme personne pour surprendre Young Boys. La mentalité? Une part de réponse peut-être ici. Quand Servette vit dans la difficulté, il utilise l’adversité pour se refaire une santé et le défi de battre le champion en titre lui va bien pour ce projet.

L’entraîneur valaisan Alain Geiger fait comme son équipe: il rebondit et prend à contrepied ses contempteurs. Mardi, le coup était bien préparé. C’est en se positionnant sans le ballon dans une sorte de 4-4-2 losange que les Grenat ont déclenché des pressings pour fragiliser YB. Mais pas plus que les passages à vide qui précédaient, cette faculté au surpassement contre YB ne s’explique vraiment. D’ailleurs, visionnaire la veille du choc, Vincent Sasso affirmait bien «Une victoire sur YB ne m’étonnerait pas», mais sans pouvoir dire vraiment pourquoi Servette est capable de se surpasser ainsi, contre le champion en titre, au moment même où le flou s’est installé depuis plusieurs rencontres.

L’avantage psychologique semble s’être installé. Du côté de YB, sans fatalisme, on a le souvenir de Matteo Vanetta, membre du staff bernois, qui le formulait ainsi la saison passée: «Servette est un adversaire qui ne nous convient pas.» Manifestement.

L’hommage à Geiger

Mais au-delà? Matteo Vanetta, après le décrassage de ce mercredi matin, est revenu sur la question. «Il y a sans doute l’aspect psychologique qui opère en faveur de Servette, qui sait qu’il peut faire quelque chose contre YB, explique-t-il. Et puis il y a Alain Geiger, je le connais bien, il est en place depuis un moment à Genève. Il maîtrise très bien le sujet. Il est un entraîneur capable de cerner un problème chez l’adversaire et de dire à ses joueurs: fais ça et l’adversaire sera en difficulté. L’aspect tactique est là, il a bien été négocié par Alain.»

Deux clés de lecture ici, la tête et les jambes. Un regard intéressant sur Geiger aussi et son expérience, soit ce qu’il apporte dans ce domaine. Cela pèse-t-il sur YB? «Nous n’avons pas un problème psychologique à l’idée de jouer contre Servette, réfute Vanetta. Mais plusieurs facteurs font que nous sommes moins à l’aise, sans doute.»

Young Boys a-t-il perdu plus qu’un match en s’inclinant à Genève? «Le titre, nous n’en parlions pas avant, les saisons précédentes, dit Vanetta. Et nous avons été quatre fois champions de suite. Alors je ne vais pas le faire maintenant. Nous avons perdu contre Servette parce que notre performance n’a pas été à la hauteur. C’est tout.»

L’idée d’un Servette qui ne convient pas à YB est toujours présente.

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