FootballAvec YB, Guillaume Faivre va vivre sa première en Ligue des champions
Le gardien neuchâtelois a été propulsé dans la cage bernoise en raison du forfait de David von Ballmoos. De retour de blessure et avec très peu de temps de jeu, va-t-il tenir le choc face à Villarreal mardi soir? Analyse de Thierry Barnerat, expert FIFA.


Samedi 30 octobre, Guillaume Faivre a vécu une soirée compliquée pour son retour au jeu face à St-Gall.
Marc Schumacher/freshfocusOn peut assez facilement imaginer que Guillaume Faivre rêvait d’un autre scénario pour son retour au jeu. Le gardien neuchâtelois, doublure de David von Ballmoos à Young Boys, a eu sa chance samedi face à St-Gall. Cela n’était plus arrivé depuis le 14 août dernier et un match de Coupe de Suisse face à Littau.
La blessure du numéro 1 bernois pour plusieurs mois a imposé un retour forcé de Faivre, qui n’avait pas pu remplir sa fonction de remplaçant attitré lors de l’élimination en Coupe face à Lugano le 27 octobre dernier. C’est le jeune Abdullah Laidaini (18 ans) qui avait été aligné en raison de la…blessure à l’ischio de Faivre.
Touché depuis plusieurs semaines et incertain avant le coup d’envoi face à St-Gall, Guillaume Faivre a finalement enfilé son fameux casque de protection pour défendre la cage bernoise. Le Neuchâtelois a été surpris dès la 4e minute par un missile des 20 mètres d’Elie Youan avant d’être coupable d’une boulette qui a offert le 2 à 0 à St-Gall à la 47e minute.
«Son défenseur Camara se blesse, quatre mètres devant lui alors que Guillaume (Faivre) s’apprête à intervenir, analyse Thierry Barnerat, instructeur FIFA pour les gardiens. Je pense qu’il s’arrête et cela gêne sa prise d’information au moment d’intervenir.»
«Au niveau de la gestion des émotions, Guillaume a montré à plusieurs reprises qu’il n’y avait aucun souci à se faire»
Au final, YB a perdu (3-1), ce qui n’était plus arrivé depuis le 7 août dernier face à Sion. La date coïncide aussi avec la dernière apparition de Guillaume Faivre avec YB en Super League. Pas idéal alors que le portier neuchâtelois s’apprête à disputer son premier match de Ligue des champions à Villarreal mardi soir (21h)?
Différence de vitesse cognitive
«Son erreur de samedi ne va pas le chambouler, il n’est pas perturbé pendant dix minutes après une intervention ratée et revient vite dans le match, souligne le «Keepexpert» à la FIFA. Au niveau de la gestion des émotions, Guillaume a montré à plusieurs reprises qu’il n’y avait aucun souci à se faire. Car défendre sa place en Super League comme il a dû le faire ces dernières années à Thoune est aussi fort émotionnellement que de défendre un titre de champion.»
«Sur un contrôle frappe, le gardien de Super League va par exemple avoir 2 dixièmes de secondes pour agir contre 15 millièmes en Ligue des champions.»
Le gardien de 34 ans avait d’ailleurs défendu la cage bernoise face à l’Ajax Amsterdam en mars passé lors des deux défaites en Europa League (0-2 Berne, 3-0 à Amsterdam), sans avoir beaucoup de reproches à se faire. «Ce qui va être très compliqué pour Guillaume, c’est le fait qu’il n’a quasi-pas de temps de jeu et il va se retrouver en Ligue des champions, face à un ensemble de joueurs en face dont le niveau est nettement supérieur à celui de la Super League, explique Thierry Barnerat. La gestuelle ainsi que la vitesse d’exécution sont plus rapides. Sur un contrôle frappe, le gardien de Super League va par exemple avoir 2 dixièmes de secondes pour agir contre 15 millièmes en Ligue des champions.»
La poignée de matches disputés par Guillaume Faivre ces derniers mois risque-t-elle de transformer sa première soirée de Ligue des champions en véritable cauchemar?
«En alignant les matches, le gardien de but accumule les informations en termes de prise de décision. Un von Ballmoos, par exemple, découvrait la Ligue des champions en disposant d’une base de matches conséquente pour s’adapter à cette différence de vitesse cognitive. Et cela va manquer à Guillaume Faivre qui risque de souffrir à ce niveau.»
Fassnacht: «Notre cadre est assez large pour compenser les absents»
En conférence de presse d’avant-match, le capitaine bernois Christian Fassnacht a rappelé l’importance du début de match. «Il faut soigner ces petits détails et être directement réveillés, a souligné le joueur suisse. Lors du dernier match face à Villarreal, nous avons pu constater que la qualité est très haute et la moindre erreur se paie cash.»
L’équipe bernoise, décimée par les blessures, reste sur deux défaites (en Coupe contre Lugano et face à St-Gall en championnat). «Nous avons analysé ces deux défaites et aussi appris de nos erreurs, a relevé Christian Fassnacht. Et puis notre cadre est assez large pour pallier ces absences.»
Son coach David Wagner, lui, n’est pas non plus fataliste. «C’est clair qu’il nous manque des joueurs importants et ce n’est pas idéal pour l’état d’esprit du groupe, a-t-il expliqué en conférence de presse. Mais on peut aussi prendre cela comme un défi supplémentaire: les émotions seront encore plus grandes en cas de victoire.»
Les Bernois retrouveront mardi soir une équipe de Villarreal qui avait gagné le match allé le 20 octobre dernier à Berne (4-1). Quatrièmes avec un point de retard sur leur rival de la soirée et l’Atalanta, les joueurs de la capitale ont quasi l’obligation de réaliser un nouvel exploit face aux Espagnols, qui ont perdu trois de leurs quatre derniers matches en Liga, s’ils veulent au moins disputer les 16es de finale de l’Europa League.