SuisseLe Covid a renforcé la confiance en la politique
Selon une étude de l’OFS, les Suisses estiment que, globalement, la pandémie ne leur a pas trop plombé le moral malgré l’impact sur leurs finances.

Selon l’OFS, la pandémie a renforcé la confiance de la population envers le système politique en Suisse (image d’illustration).
20min/Simon GlauserL’Office fédéral de la statistique (OFS) a publié ce mercredi les résultats d’enquêtes menées auprès de la population suisse avant et durant la pandémie (enquête sur les revenus et les conditions de vie, SILC). Les personnes interrogées procèdent à une autoévaluation de leur situation et de leur état d’esprit.
Il en ressort que, de manière générale et jusqu’à fin juin dernier (lire encadré ci-dessous), la pandémie de Covid-19 a davantage renforcé leur confiance en la politique et n’a pas trop affecté leur moral. Dès cette année, la population dit aussi être moins inquiète au niveau financier et économique, même si elle dit avoir subi une perte de revenu, particulièrement dans la branche de l’hôtellerie-restauration.
Le système politique soutenu
Selon l’OFS, la confiance de la population dans le système politique suisse figure parmi les plus élevées d’Europe et a augmenté avec l’arrivée de la crise sanitaire. Les personnes interrogées en 2020 (à partir du 16 mars) et en 2021 accordent plus souvent une grande ou une très grande confiance au système politique suisse que les personnes interrogées avant le début de la crise sanitaire. La hausse la plus forte a été observée chez les personnes de 65 ans et plus, les femmes, les personnes de nationalité suisse, les germanophones et les personnes ayant un niveau de formation élevé (degré secondaire II ou degré tertiaire).

Cependant, tempère l’OFS, cette hausse de confiance a tendance à se résorber cette année, même si la légère baisse par rapport au début de la crise sanitaire n’est pas significative pour la plupart des catégories de population analysées. Pour les personnes avec une formation du secondaire II et celles vivant dans des zones où la densité de la population est moyenne, le niveau de confiance dans le système politique suisse se situe aux niveaux d’avant crise, soit avant mars 2020.
Population «satisfaite»
Dans l’ensemble, la population de seize ans et plus résidant en Suisse affiche un niveau élevé de satisfaction générale. Cette dernière a été relativement peu influencée par la crise sanitaire depuis mars 2020. La satisfaction de la population à l’égard des relations personnelles et la perception de l’état de santé en 2021 n’ont pas changé significativement par rapport à 2020 et 2019.
En revanche, la part des personnes se considérant toujours ou la plupart du temps heureuses (sentiment de bonheur) diminue continuellement et de manière significative depuis mars 2020 mais s’élève cependant encore à 73,9% en 2021. Quant à la part de personnes qui déclarent être très satisfaites de leur vie actuelle, elle diminue significativement en 2021, ne concernant plus que 36,6% de la population.
La crise sanitaire a aussi des conséquences négatives en Suisse sur la santé psychique de la population: 40,2% de celle-ci a indiqué que la pandémie avait eu des effets négatifs sur son moral pendant le premier semestre 2021. Le taux correspondant était particulièrement élevé chez les 16 à 24 ans (55,1%), chez les personnes ayant une formation du degré tertiaire (44,8%) et chez celles dont le revenu autoévalué est élevé (45,1%). La pandémie a eu par contre moins d’impact sur le moral des personnes résidant dans des zones faiblement peuplées (36,4%) et de celles de plus de 65 ans (26,0%).
Facile de «joindre les deux bouts»
L’évaluation subjective de la situation financière du ménage a évolué durant l’année 2021. Le pourcentage de personnes vivant dans un ménage pour qui il est facile ou très facile de joindre les deux bouts a augmenté par rapport à l’année dernière, que ce soit avant ou pendant le premier semi-confinement, mais également par rapport à 2019. Cette augmentation de la facilité à joindre les bouts se vérifie pour toutes les catégories d’âge, les zones d’habitation, les langues d’interview ou le niveau de revenu, note l’OFS.
En parallèle, on observe une baisse du pourcentage de personnes vivant dans un ménage indiquant avoir des difficultés à joindre les deux bouts (12,2% en 2019 contre 8,5% en 2021).
Impact sur les revenus «conséquent»
L’étude de l’OFS montre que l’impact de la crise sanitaire sur les revenus est conséquent. Cette année, 20% de la population qui vit dans un ménage a déclaré une baisse de revenu au cours des douze derniers mois et 11,3% indiquent une baisse en lien avec la pandémie. Plus d’un tiers des personnes travaillant dans le secteur de l‘hébergement et la restauration signale une baisse des revenus due à la crise sanitaire.
Les personnes avec les plus bas revenus et celles de nationalité étrangère sont plus touchées. Les personnes de 65 ans et plus et celles travaillant dans l’administration publique sont les moins affectées.
Francophones moins optimistes
Une des préoccupations principales exprimées au début de cette crise sanitaire concernait la situation économique future. Après une forte baisse du sentiment de sécurité de l’emploi observée en 2020 dès le premier semi-confinement en mars, celui-ci augmente en 2021: le pourcentage de la population active occupée qui déclarait un risque très faible de perdre son emploi passe de 53,5% après le début de la pandémie en 2020, à 60,5% en 2021. Cela reste toutefois inférieur à la valeur observée en 2019 (64,6%), précise l’OFS.
La reprise de confiance par rapport à la sécurité de l’emploi en 2021 permet presque de retrouver le niveau d’avant crise pour les personnes de nationalité suisse, celles avec une formation tertiaire, et celles vivant dans un ménage à revenu élevé. Cette reprise est en revanche largement insuffisante pour retrouver le niveau d’avant crise pour les personnes de nationalité étrangère, les francophones et celles vivant dans un ménage à bas revenu.