Ivre sur l’A1, le chauffard brûlait le pavé par «peur de sa femme»

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ZurichIvre sur l’A1, le chauffard brûlait le pavé par «peur de sa femme»

Roulant à plus de 200 km/h, un homme avait provoqué un accident dans un tunnel zurichois. Condamné, il sera expulsé de Suisse.

par
J.Z
L’accident est survenu dans le tunnel de Gubrist (ZH).

L’accident est survenu dans le tunnel de Gubrist (ZH).

Police cantonale bernoise

Sorti en douce, il aurait tenté de rentrer chez lui avant le retour de son épouse. Mais après avoir traversé trois tunnels autoroutiers à pleine vitesse, cet automobiliste avait embouti l’arrière d’un véhicule, infligeant de sérieuses blessures à ses occupantes.

Les faits, rapportés par le «Tages-Anzeiger» et examinés cette année par la justice, remontent à décembre 2021. Davantage habitué à sa vieille Volvo ou aux transports publics, ce Turc de 34 ans circulait ce jour-là à 4 h 44 au volant d’une puissante Mercedes de 482 chevaux. En direction de Berne, il a d’abord traversé les tunnels zurichois de Stelzen et de Katzensee à près de 183 et 186 km/h. Il a ensuite parcouru le tunnel de Gubrist, limité à 80, à une vitesse comprise entre 229 et 259 km/h, selon les relevés des caméras de surveillance.

C’est là que le chauffard, alcoolisé et sous l’influence de cannabis, a percuté l’arrière d’une Ford Fiesta sur la chaussée. «L’arrière de la petite voiture a été enfoncé jusqu’au dossier du siège du passager», relate le «Tages-Anzeiger». Les occupantes de la Ford, projetée sur la paroi du tunnel, s’en sont tirées avec diverses blessures: un traumatisme crânien, un traumatisme cervical ou encore une côte fracturée. Quant au chauffard, il n’a été que légèrement blessé.

«Comportement macho»

Devant le tribunal du district de Dietikon (ZH), le procureur a assuré qu’il ne s’agissait pas là d’un vulgaire accident mais d’une «démonstration de force, d’un pur comportement macho et primitif». Le magistrat a qualifié de «lâche» l’attitude du prévenu, qui a entre-temps fui à l’étranger et ne s’est pas présenté à l’audience.

L’avocat de la défense a pour sa part avancé que son client était encore «choqué et traumatisé» au point qu’il ne pouvait actuellement pas reprendre le volant. Le jour des faits, il aurait conduit «pour éviter des problèmes de couple» et rentrer chez lui avant l’arrivée de son épouse. «Il ne voulait pas se laisser aller à l’ivresse de la vitesse, mais agissait par peur de sa femme», a expliqué l’avocat, tandis que le prévenu et cette dernière ont depuis divorcé.

Une explication guère convaincante pour le Tribunal. Selon le «Tages-Anzeiger», le chauffard a finalement été condamné à trois ans et demi de prison. Au vu de la gravité des faits, il sera en outre expulsé de Suisse durant six ans.

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