Sanctions économiquesPour Christoph Blocher, la Suisse «est en guerre»
S’exprimant dans la presse alémanique, l’ancien conseiller fédéral estime qu’en adhérant aux sanctions européennes contre la Russie, la Suisse s’est comportée comme un «belligérant».
À 82 ans, Christoph Blocher pointe du doigt les faiblesses du Conseil fédéral sur la neutralité.
AFP«Ceux qui participent aux sanctions économiques sont des belligérants», a déclaré Christoph Blocher dans un entretien paru dans la «Neue Zürcher Zeitung» (NZZ). Selon le tribun de l’UDC, en ayant rejoint le camp des sanctions économiques contre la Russie, la Confédération est «actuellement en guerre». Lundi, Moscou a d’ailleurs indiqué avoir établi une liste de pays «hostiles» à la Russie, liste dont fait partie la Suisse.
Il estime que la Suisse n’aurait pas dû sortir de sa réserve pour continuer à offrir ses bons offices. Cette occasion serait ratée et il se montre critique envers les conseillers fédéraux Ignazio Cassis et Viola Amherd, qui évoquent un «changement d’ère», alors qu’ils ne feraient que cacher leurs faiblesses. «Cette fois, il a été décidé de rejoindre la guerre. Nous ne pouvons qu’espérer que cela ne causera pas trop de dégâts», a-t-il ajouté.
«Pas le maître d’école du monde»
Dans le «HandelsZeitung», il confirme: «Les sanctions économiques sont une arme de guerre. Si la Suisse s’empare de cette arme de guerre, elle participera à la guerre». Certes la Suisse représente les valeurs occidentales: «Mais nous n’avons pas à jouer le maître d’école du monde.». Il observe encore que «l’activité partisane de la Suisse neutre n’empêche pas cette guerre, mais lui nuit». Il critique ici aussi le Gouvernement helvétique: «Maintenir la neutralité demande beaucoup de force intérieure. Elle manque au Conseil fédéral.»