Pandémie en SuisseUn «freedom day» dès février va être demandé par une partie de la droite
Partis bourgeois et milieux économiques exigent que Berne abandonne les restrictions sanitaires au plus vite. Les spécialistes en santé se montrent plus prudents.

L’Union suisse des arts et métiers (USAM) exige notamment l’abandon rapide de l’obligation du home office, du pass sanitaire et de la règle des 2G, ainsi que des limites de capacité.
20min/Marvin AncianSerions-nous à un moment historique de la pandémie, c’est-à-dire au point culminant d’une vague pas si dangereuse que cela? La question est posée par la «NZZ am Sonntag», constatant que, bien que des dizaines de milliers de personnes soient infectées chaque jour par le Covid-19, les effets du variant Omicron sur le système de santé, l’économie et la vie publique restent plus gérables que prévus. Le nombre d’hospitalisations et de décès est en baisse, le pays manque moins de forces de travail que prévu et ne risque pas un manque d’approvisionnement, les écoles continuent à fonctionner «assez bien».
Selon plusieurs sources, l’Union suisse des arts et métiers (USAM) demandera la sortie de la pandémie au Conseil fédéral mardi prochain, lors d’une conférence de presse. Et notamment l’abandon rapide de l’obligation du home office, du pass sanitaire et de la règle des 2G, ainsi que des limites de capacité.
Des secteurs directement concernés, dont la restauration, soutiennent la démarche de l’USAM, selon le journal zurichois. Et des représentants des partis gouvernementaux bourgeois s’exprimeront également contre la feuille de route actuelle du gouvernement. L’alliance revendiquera un «Freedom Day» (jour de liberté), comme d’autres pays l’ont déjà proclamé – journée qui devrait avoir lieu dès février, quand «la plupart des mesures devront être levées », selon une personne au courant des projets.
Plus prudents à gauche
Hors cercles bourgeois, il n’existe toutefois pas de consensus pour un assouplissement rapide, selon le journal. Le Parti socialiste (PS) exhorte à garder un œil sur le nombre d’hospitalisations dans son ensemble et pas seulement sur les places de soins intensifs. «Le grand risque d’assouplissements trop précoces serait une forte surcharge des places de soins aigus dans les hôpitaux et des pertes de travail dans différents secteurs », dit la conseillère nationale et spécialiste en santé Yvonne Feri (PS/AG). Un avis partagé par les responsables de la santé (lire encadré).
Néanmoins, les exigences de rapidement mettre fin à la pandémie «enfoncent des portes ouvertes auprès du Conseil fédéral», selon le journal zurichois. Hier, le ministre de la Santé Alain Berset a en effet annoncé dans les journaux du groupe CH-Media que «les temps du certificat semblent approcher de leur fin».