Barrage détruit en Ukraine: «Les canapés détruits, les vêtements moisis, plus rien n’est utilisable»

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Barrage détruit en Ukraine«Les canapés détruits, les vêtements moisis, plus rien n’est utilisable»

Un mois après la destruction du barrage et les inondations qui ont suivi, les conséquences sont lourdes pour les habitants des régions ravagées.

AFP

Un mois après la destruction du barrage de Kakhovka, qui a provoqué d’importantes inondations et fait des dizaines de morts, la désolation règne dans la région.  Pour les habitants des alentours, les conséquences sont lourdes.

Champ inutilisable pendant deux ans

La rivière a retrouvé son niveau normal, il y a seulement deux semaines. Sur de larges étendues, les berges d’où l’eau s’est retirée ont désormais la couleur marron foncé des herbes mortes ou de cultures détruites mélangées à la boue.

Serguiï Iablonsky, 40 ans, un cultivateur de la région, a perdu 63 hectares d’orge. «Quand le barrage de Kakhovka a explosé, nous sommes venus ici avec une moissonneuse-batteuse pour faucher au moins de quoi nourrir les animaux, les cochons», explique l’agriculteur, torse nu devant son champ ravagé, près du village de Novossofiivka. Mais «l’eau a commencé à monter très vite et nous avons noyé la moissonneuse», se souvient-il. Selon lui, pour réutiliser ce champ, «il faut attendre deux ans».

Dans un autre de ses champs, c’est la récolte du blé. Des moissonneuses-batteuses avalent les épis blonds dans un nuage de poussière. Quand les Russes ont occupé la région de mars à novembre, «l’activité a cessé d’être rentable. La moitié de la récolte n’a pas été fauchée, 100 hectares ont brûlé (...) Ils (les Russes) ont fait ce qu’ils voulaient», explique l’agriculteur.

«Tout est parti. Plus rien n’est utilisable»

A Novossofiivka, Lioubov Ossadtcha, 70 ans, et son mari Petro, 74 ans, ne peuvent toujours pas rentrer dans leur maison qui a été inondée et sont obligés de louer un appartement pour se loger. «Les canapés sont détruits, les vêtements sont moisis, plus rien n’est utilisable», montre fébrilement Petro, en déambulant dans leur maison encore humide.

Le couple de retraités a aussi perdu pommes de terres, oignons, concombres, tomates, fraises et framboises qu’il cultivait dans le grand jardin près de la berge de l’Ingoulets. «Nous avions tout. Maintenant, regardez, c’est pourri», dit l’homme en déterrant une petite pomme de terre toute rabougrie. «Tout est parti, tout est parti... Et le jardin, tout...», répète la femme, la voix tremblante.

2500 hectares de terres détruits

Selon Ivan Koukhta, le chef de l’administration militaire de Snigourivka, la principale localité en amont de l’Ingoulets, les inondations ont endommagé 375 maisons et détruit 2500 hectares de terres dans treize localités le long de la rivière. La principale difficulté reste l’accès à l’eau potable. «De nombreux puits ont été inondés, des nitrates provenant des champs ont pénétré dans l’eau et l’ont donc empoisonnée», explique le responsable.

Des ONG distribuent actuellement de l’eau en citerne dans des villages. «Les conséquences (des inondations) sont importantes et nous aurons à les gérer encore longtemps», prévient-il.

(AFP)

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