Argentine – Le budget 2022 rejeté par le Parlement

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ArgentineLe budget 2022 rejeté par le Parlement

Ce rejet du budget 2022 par le parlement ce vendredi «va affecter les négociations» en cours avec le FMI au sujet de la dette nationale, a averti l’exécutif.

Le président Alberto Fernandez (péroniste, centre-gauche).

Le président Alberto Fernandez (péroniste, centre-gauche).

AFP

Le gouvernement argentin a subi vendredi un revers politique en voyant son budget 2022 rejeté par le parlement, un embarras qui va contraindre l’exécutif à prolonger le budget 2021, et «va affecter les négociations» avec le FMI sur la dette argentine, a déploré l’exécutif.

Pour autant, le président Alberto Fernandez (péroniste, centre-gauche) a eu dans la foulée une réunion par visioconférence avec la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, qualifiée par elle de «très bonne réunion» dans l’optique de «soutenir la reprise de l’Argentine, et répondre à ses défis économiques». «Nos équipes (Argentine et FMI) sont pleinement engagées à continuer de travailler vers un programme FMI», a tweeté Kristalina Georgieva.

L’Argentine, depuis deux ans, est en négociations avec le Fonds monétaire international pour un réaménagement de la dette de 44 milliards de dollars contractée en 2018 par le gouvernement précédent (centre-droit) de Mauricio Macri. Le budget 2022 du gouvernement, qui prévoyait une croissance de 4% pour 2022 (contre autour de 10% prévu pour 2021), et une relative maîtrise de l’inflation à 33% (contre 50% environ pour 2021) a été rejeté vendredi par 132 voix contre 121, dans une Chambre des députés où l’alliance gouvernementale de centre-gauche est minoritaire, bien que premier groupe, face à l’opposition du centre et de droite.

Le budget 2021 prolongé

Le ministre de l’Économie Martin Guzmán «propose un scénario idyllique, avec de la croissance, une inflation faible, ignorant la situation critique que traverse le pays avec un déficit budgétaire non finançable, une inflation de plus de 50%, un écart de change de 100% et un déficit budgétaire de 3 points du PIB», a déclaré le député d’opposition Luciano Laspina, justifiant le rejet.

Techniquement, le rejet du budget va contraindre l’exécutif à gouverner en prolongeant le budget 2021, mais paradoxalement il pourrait avoir une plus grande marge de manœuvre en termes d’allocation de ressources par décrets, en n’étant pas tenu par des assignations budgétaires votées.

Le même revers s’était produit avec le budget 2011 sous la présidence de Cristina Kirchner (2007-2015), qui avait gouverné en prolongeant le budget de l’année antérieure. Le scénario ne l’avait pas desservie, puisqu’elle avait été réélue présidente cette année-là. Mais le revers législatif envoie un mauvais signal sur l’absence de consensus macroéconomique de la classe politique argentine, au moment où le pays négocie avec le FMI.

«Nous savons ce qu’implique rejeter un budget, particulièrement dans la situation actuelle de l’Argentine», a réagi le ministre Guzman dans une série de tweets. «D’abord cela nous affaiblit comme État-nation, en Argentine et aux yeux du monde (…) Ensuite, cela signifie rejeter la programmation macroéconomique qui a été la base des négociations avec le FMI pour refinancer la dette absurde et dommageable» de 44 milliards. «Et bien sûr, cela affecte les négociations», a poursuivi Martin Guzman.

Avant la réunion Fernandez-Georgieva de vendredi, un round de négociations s’est tenu la semaine dernière à Washington entre équipe argentine et du FMI, le Fonds indiquant à leur issue que «de plus amples discussions» sont nécessaires avant un accord. Politiquement, le vote de vendredi au Parlement argentin illustre bien les deux dernières années de mandat délicates qui se profilent pour Alberto Fernandez et sa coalition péroniste. Elle n’avait déjà pas la majorité à la Chambre des députés, elle l’a aussi perdue au Sénat lors des élections législatives partielles de mi-novembre.

(AFP)

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