Hockey sur glaceMarco Pedretti explique la métamorphose du «Z»
Pour l’attaquant des ZSC Lions, la période faste que connaît actuellement son équipe est le fruit d’une profonde remise en question, tant individuelle que collective.


Marco Pedretti a expliqué le renouveau des ZSC Lions.
Eric LafargueLe 10 décembre dernier, Lausanne décrochait facilement trois points (succès 5-2) face à des ZSC Lions au bord de la crise. En trébuchant à la Vaudoise aréna, les pensionnaires du Hallenstadion subissaient alors une sixième défaite au cours de leurs dix dernières sorties de National League. S’ajoutait, durant ce même laps de temps, une élimination concédée en huitièmes de finale de la Champions League.
Seuls 48 jours ont passé depuis ce duel de Lions. Pourtant, c’est une toute autre adversité qui se présentera aux Vaudois ce jeudi soir (19h45) sur la glace zurichoise. Les hommes de Rikard Grönborg sont, en effet, subitement devenus imbattables. N’ont-ils pas enchaîné dix victoires en onze matches de championnat depuis le revers concédé dans la capitale olympique, faisant passer la moyenne de points par match de 1,57 à 1,85?
À la veille d’affronter son futur employeur, Marco Pedretti a tenté d’expliquer le renouveau d’un «Z» qui patine désormais en pleine confiance.
Marco Pedretti, c’est un peu le jour et la nuit aux ZSC Lions par rapport à votre dernier affrontement avec le LHC. Comment l’expliquez-vous?
C’est vrai qu’on est sur une bonne lancée depuis une dizaine de matches. C’est dur à dire ce qu’il s’est passé. On a récupéré des blessés, ce qui nous permet d’avoir désormais quatre lignes qui tournent bien. On a aussi su gagner des matches qu’on ne gagnait pas en début de saison, des matches lors desquels on ne joue pas mieux que l’adversaire. Remporter des parties de cette manière aide au niveau de la confiance. Tous ces éléments font qu’on a actuellement un bon momentum.
La signature de Jakub Kovar, le 21 décembre dernier, est-elle aussi une explication crédible à votre redressement?
L’arrivée de ce nouveau gardien étranger a amené un peu de concurrence à ce poste, même si les deux gardiens en place avaient effectué du bon job. Les dirigeants ont aussi pris Jakub car Lukas Flüeler est un peu blessé. Ça offre également une possibilité supplémentaire au coach et ça met de la pression sur les autres étrangers. Cette arrivée a donc été bénéfique.
«C’est vrai que c’était un peu tendu»
Après votre défaite à la Vaudoise aréna le 10 décembre dernier, les médias parlaient de crise. Quelle était l’ambiance dans le vestiaire du «Z»?
C’est vrai que c’était un peu tendu de ne pas réussir à enclencher une série de résultats positifs. Ça ne m’était pas vraiment arrivé lors de mes deux premières années à Zurich. On sentait un peu la pression. Le fait que le coach avait jusqu’à la fin de l’année 2021 pour activer sa clause (ndlr: pour un départ vers l'étranger au terme du présent exercice) était particulier. Nous, les joueurs, n’étions donc pas vraiment au courant de ce qui allait se passer. Mais, typiquement, on ne se pose plus trop ce genre de questions grâce à notre bonne lancée actuelle.
Surtout que Rikard Grönborg a finalement décidé de poursuivre l’aventure…
C’est clair que cette stabilité est un plus. Savoir que le coach sera présent l’année prochaine est forcément quelque chose de positif.
Outre cette incertitude, qu’est-ce qui ne tournait pas rond en début de saison?
C’est peu compliqué à comprendre car on n’avait pas beaucoup changé l’équipe ou le système par rapport à l’année dernière. Mais c’était peut-être ça le problème. Les équipes nous connaissaient peut-être un peu plus. On était peut-être un peu moins imprévisibles, sachant aussi que c’est la troisième année qu’on fait avec ce coach à la bande. Si on a dû se réinventer? Disons qu’on a essayé d’être meilleurs sur les petits détails, qu’on a tenté de trouver une bonne alchimie dans les lignes. On est quand même une équipe avec de gros noms. Il a donc fallu que tout le monde trouve sa place et tire à la même corde.
Fédérer toutes ces stars autour d’un même projet, n’était-ce justement pas ça le plus dur à réaliser?
Au début, il y avait effectivement des comportements qu’on pourrait presque qualifier d’individualistes. Tout le monde voulait un peu faire ses points. On a fait un petit meeting après le match à Lausanne pour vraiment poser les choses. On s’est rendu compte qu’il fallait jouer en équipe pour gagner et que les points allaient ensuite arriver. Avec du recul, ça nous a fait du bien de passer par cette première partie de championnat lors de laquelle tout n’a pas été facile. Ça nous a aidé pour la suite.
«C’est quand même fou, car tu pars avec un petit avantage»
Au point de paraître désormais quasi imbattables. Est-ce aussi un sentiment que vous avez sur la glace?
Avec le momentum et la confiance, c’est quand même fou car tu pars effectivement avec un petit avantage. Tu te dis que tu viens d’enchaîner les victoires, que ça va encore tomber de ton côté, à l’image des rebonds. On sait toutefois très bien que ça peut vite basculer dans l’autre sens après deux ou trois défaites. C’est pourquoi on garde la tête froide et qu’on veut continuer de prendre un maximum de points avant la pause olympique.
Concrètement, qu’est-ce qui rend le «Z» si fort actuellement?
La cohésion. On a quatre bonnes lignes. Le coach n’a pas peur de mettre la quatrième ligne contre la première ligne adverse. Par exemple, mardi soir contre Ambri (ndlr: succès 5-2), il a envoyé la ligne de Schäppi contre celle de Pestoni. Chacune de nos lignes peut affronter toutes les lignes adverses. En plus de cette force, nos situations spéciales vont aussi beaucoup mieux qu’avant. Ça aide forcément. En vue des play-off, il faudra, par contre, améliorer notre constance. Il sera important de ne pas connaître de baisse de régime et continuer avec notre discipline actuelle. On a concédé bien moins de pénalités au cours des derniers matches. Ça joue certainement aussi dans nos résultats actuels.
Vous allez croiser le fer avec Lausanne ce jeudi soir. Un mot sur cette nouvelle rivalité?
J’aime bien quand il y a des émotions dans les rencontres. Et c’est le cas contre Lausanne depuis les play-off de la saison dernière. Il y a eu des faits de match des deux côtés, des choses un peu moins belles… Ce sera un nouveau match, il va falloir un peu oublier ce qu’il s’est passé dernièrement. Je pense d’ailleurs que le LHC va vouloir venir fort, que ce sera une partie serrée et qu’elle se jouera, une fois encore, sur des détails.
Une partie forcément spéciale pour vous qui auriez signé à la Vaudoise aréna à partir de la saison prochaine, non?
Je ne peux pas vraiment parler de ça comme il n’y a encore rien d’officiel, mais ça fait partie du hockey. C’est un peu spécial par rapport aux autres sports, mais je ne suis pas le premier dans ce cas et je ne serai pas le dernier. Personnellement, ça ne change pas grand chose. Je reste concentré jusqu’au bout avec mon club actuel.