FootballEt surtout, vivement la saison prochaine
Les derbies entre Stade-Lausanne et Yverdon Sport sont restés globalement gentillets cette saison. L’atmosphère pourrait être tout autre dès la reprise.


Duel parfois âpre entre Yverdonnois et Stadistes.
Jean-Luc AuboeufKevin Martin n’a pas oublié le nom d’un seul de ses coéquipiers lorsqu’on a tenté de lui glisser sur le crâne la couronne d’homme du match. «Rien que le penalty (Stade-Lausanne a raté l’occasion d’égaliser à la 84e), c’est autant Nehemie (Lusuena) que moi qui l’arrêtons, glissait modestement le dernier rempart d’Yverdon. Avant le tir, je lui ai demandé de suivre, je l’ai prévenu qu’il pourrait y avoir un rebond. Quand le ballon a giclé de mes mains, il était là pour le dégager droit derrière.» Travail d’équipe. Qui ne masque pas la réalité: c’est un immense gardien qui a tiré son épingle du jeu samedi. Mise en valeur de sa performance magistrale. Et mise en perspective de ce qu’ont souvent été les derbies vaudois cette saison: des duels défensifs.
Le 28 janvier dernier, au Stade municipal, le SLO n’avait pas tiré une fois au but. Ce week-end à la Pontaise, Yverdon n’a alerté qu’une seule fois Justin Hammel… pour le seul but du match (Steve Beleck). Quatre derbies, cinq buts, dont le 80% inscrit lors d’un premier match qui annonçait bien mal ce qui allait suivre. Découle de ce constat une forme de logique implacable. Pour franchir un palier et tenter de s’approcher de la Super League, Stade a arrêté de jouer avec le feu. Il en a mérité le titre de meilleure défense du championnat. Sa percussion offensive, elle, n’est plus celle qui s’articulait autour de Zeki Amdouni la saison dernière.

La célébration des Yverdonnois après le seul but du match samedi.
Jean-Luc AuboeufMême idée à Yverdon. Le traumatisme d’une ascension mal négociée (trois défaites de suite pour débuter l’exercice) couplée à la méthode Uli Forte ont fait de lui une équipe défensive par nature. L’essence de tous ses succès, de son parcours en Coupe de Suisse à ce championnat de Challenge League passé loin des ennuis. Une réussite en somme, même si le spectacle en pâtit parfois.
La porte ouverte à toutes les ambitions?
Peut-être bien qu’Yverdon Sport ira jusqu’à soulever la Coupe dans quelques semaines ainsi. Mais à l’horizon risque bien de pointer une rupture, plus ou moins drastique, avec la réalité de cette saison. Avec le passage envisagé de la Super League à 12 pour 2023/2024, ce sont trois tickets potentiels pour l’élite qui s’offriraient aux meilleures formations de Challenge League. Une occasion en or, qui pourrait valoir son lot d’étincelles dès le mercato à venir.
Derrière les apparences de «petits» qu’on leur prête parfois, Lausannois et Yverdonnois ne sont pas de ceux qui voient la deuxième division comme une ligne d’arrivée. Le souvenir de cette saison 2018/2019, où les deux rivaux s’étaient rendus coup pour coup en coulisses pour le titre en Promotion League, n’est pas si loin. Dans d’autres proportions, il pourrait connaître son prochain épisode tout prochainement. Avec des répercussions brûlantes sur le terrain?