FootballÀ Sion, le brassard est désormais l’affaire d’Anto Grgic
Avec Kevin Fickentscher relégué sur le banc, c’est le milieu de 25 ans qui assume la fonction de capitaine des Valaisans. Ce devrait à nouveau être le cas contre Young Boys ce dimanche (16h30) à Tourbillon.


C’est en capitaine et buteur qu’Anto Grgic a lancé sa saison à Lugano la semaine dernière.
freshfocusÀ force, c’est une question d’habitude. À Sion, les discussions footballistiques n’ont rarement qu’un seul tenant. Il y a le terrain d’un côté, et tout ce qui l’entoure de l’autre. De manière presque insolite, il n’y a que le premier point qui vaille pour l’instant l’attention des principaux concernés. La victoire 3-2 à Lugano en ouverture de championnat le permet, avant de recevoir Young Boys ce dimanche (16h30).
Pour le reste, qui se résume assez succinctement en «Mario Balotelli viendra-t-il à Sion?», la question est vite balayée. «Je connais bien Mario, mais le président a été suffisamment clair: je me range derrière ses mots», élude Paolo Tramezzani, en référence au fait que l’attaquant est toujours sous contrat avec Adana Demirspor. «Entre nous, nous en avons un peu discuté pendant un ou deux jours, mais maintenant, nous ne nous concentrons que sur Young Boys, parce que c’est la seule chose sur laquelle nous pouvons avoir un impact», explique Anto Grgic, en se faisant le porte-parole du groupe .
C’est une de ses nouvelles fonctions. Un petit peu par la force des choses, le milieu de 25 ans est le nouveau capitaine du FC Sion. Principalement parce que Kevin Fickentscher a été envoyé sur le banc par l’arrivée de Heinz Lindner dans les buts. Comme au Tessin dimanche dernier, Grgic est donc appelé à enfiler régulièrement le brassard durant la saison à venir. «C’est un honneur d’être capitaine et je veux essayer de remplir ce rôle du mieux possible», se satisfait le Zurichois.
Capitaine par défaut?
Mais pourquoi lui? La prime à l’ancienneté, forcément. L’ancien international M21 est en Valais depuis janvier 2018. Il arrivait alors de Stuttgart, pour se relancer. Toujours titulaire qu’importe l’entraîneur en place, plus régulier que tous ceux qu’il a pu côtoyer, Anto Grgic a le profil idoine pour le rôle. Par défaut? «Pour moi, il n’y a pas un seul capitaine, nous en avons vingt-deux, nuance Tramezzani. Je ne crois pas que le brassard donne plus d’importance à un joueur. Mais j’ai choisi Anto parce qu’il le mérite. Ce n’est pas forcément une question du nombre d’années passées au club. Il est capable d’assumer ces responsabilités-là. Il a tout pour représenter le club. Et il peut donner encore plus que ce qu’il donne déjà.»
«Sur le terrain, j’ai toujours essayé de prendre des responsabilités, et je veux continuer à le faire.»
Pourtant, l’homme ne semble a priori pas taillé pour la fonction. À Sion, il a longtemps été le garçon talentueux, mais réservé, presque timide. Pas du genre à se mettre en avant. Le rôle le lui impose, d’une certaine manière. Il s’en préserve: «Mon comportement ne change pas particulièrement. Mon objectif est simplement de réaliser toujours les mêmes prestations. Mais je ne cherche à prendre plus la parole qu’avant. Cela dit, sur le terrain, j’ai toujours essayé de prendre des responsabilités, et je veux continuer à le faire.» Sans se brusquer.
Il a prolongé cet été
Anto Grgic n’a pas encore le discours d’un meneur d’hommes. Il ne l’aura peut-être jamais. Mais le ton n’est pas neutre: il y met de l’aplomb, comme pour signifier qu’il est prêt à s’assumer. Éclosion en douceur, peut-être. Mais raisonnée. Cet été, Grgic a prolongé son contrat: il est désormais lié jusqu’en 2024 avec le club de Tourbillon. «La situation globale sur le marché ne rendait pas un transfert facile, explique-t-il. Et puis, je savais que l’équipe allait rester assez stable, avec quelques recrues. Avec cette équipe, il y a de quoi faire une bonne saison. Nous avons un très bon état d’esprit depuis que Paolo (Tramezzani) est arrivé: c’est le point le plus important.»
Autrement dit, le milieu de terrain se projette à Sion, et après quatre saisons et demie mouvementées, c’est un signe encourageant, pour tout le monde. Même si celui qui avait signé en 2e Bundesliga à l’âge de 19 ans conserve un tant soit peu d’ambitions: «Bien sûr que je pense encore à un départ à l’étranger, admet-il. Mais pour l’instant, je suis là et je suis content avec l’équipe que nous avons. J’espère qu’on pourra faire une belle saison.» Elle le sera aussi longtemps que le terrain sera l’unique véritable sujet de discussion des Valaisans.