Révélations – Le président de Credit Suisse démissionne après avoir violé les règles de quarantaine

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Secteur bancaireNouveau coup dur pour Credit Suisse: démission surprise de son président

António Horta-Osório, accusé d’avoir violé sa quarantaine après un voyage à l’étranger, quitte la banque avec effet immédiat. Suite à cette annonce, l’action de Credit Suisse a chuté de 1,80%.

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António Horta-Osório dit regretter avoir causé des difficultés à la banque.

António Horta-Osório dit regretter avoir causé des difficultés à la banque. 

AFP/Andrew Cowie

Credit Suisse encaisse un nouveau choc avec la démission de son président, le Portugais António Horta-Osório, éclaboussé par des révélations sur des règles de quarantaine qu’il avait enfreintes. Le départ du numéro 1, qui avait promis de remettre la gestion des risques et les responsabilités personnelles au cœur de la culture de la banque après une série de scandales, entre en vigueur avec «effet immédiat», a indiqué la banque dans un communiqué diffusé dans la nuit de dimanche à lundi.

Credit Suisse a confié le poste à Axel Lehmann qui avait rejoint le conseil d’administration en octobre en tant que responsable du comité de gestion des risques. Le conseil d’administration a dit respecter la décision d’António Horta-Osório, mettant en avant la «vaste» expérience d’Axel Lehmann, présenté comme le candidat idéal pour mener à bien «la transformation stratégique et culturelle de la banque».

Ancien cadre dirigeant de la banque concurrente UBS, Axel Lehmann, 62 ans, a également exercé près de vingt ans au sein de l’assureur suisse Zurich Insurance. Pour officialiser sa présidence, le conseil d’administration proposera sa candidature lors de la prochaine assemblée générale le 29 avril.

Auréolé d’une solide réputation

António Horta-Osório avait été élu fin avril 2021 alors que Credit Suisse était en pleine tourmente avec la faillite en mars de la société financière britannique Greensill, dans laquelle quelque 10 milliards de dollars avaient été engagés par le biais de quatre fonds. Le numéro deux du secteur bancaire helvétique avait aussi été éclaboussé par l’implosion du fonds américain Archegos, qui avait coûté plus de 5 milliards de dollars à la banque.

Auréolé d’une solide réputation pour avoir redressé avec succès la banque britannique Lloyds, António Horta-Osório avait d’emblée promis de remettre la gestion des risques au cœur de la culture de la banque. Mais en décembre, le quotidien «Blick» avait dévoilé qu’il était revenu de Grande-Bretagne à bord d’un jet privé et n’avait pas respecté la quarantaine imposée aux voyageurs en provenance de certains pays après l’apparition du variant Omicron.

Le président avait présenté ses excuses, mais d’autres révélations sur les quarantaines avaient suivi. Le conseil d’administration avait lancé une enquête. «Je regrette qu’un certain nombre de mes actions personnelles ait conduit à des difficultés pour la banque et compromis ma capacité à représenter la banque», déclare-t-il dans le communiqué, estimant que sa démission était «par conséquent» dans «l’intérêt» de Credit Suisse.

Problème de crédibilité

À 13 h 05 lundi, l’action Credit Suisse chutait de 1,80% à 9.37 francs suisses.

António Horta-Osório a perdu ses soutiens au bout de «juste huit mois», a réagi Michael Foeth, analyste chez Vontobel, soulignant le «problème de crédibilité» pour quelqu’un qui avait mis l’accent sur la «responsabilité personnelle».

La banque avait aussi été secouée par un scandale autour de filatures d’anciens employés qui avaient poussé son ancien patron, le Franco-Ivoirien Tijane Thiam, à démissionner en février 2020.

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