Cette image a fait le tour du monde. Avec son visage blessé dans le bombardement de son domicile, Olena Kourilo, photographiée à la sortie d’un hôpital de Tchougouïv, reflète le choc de ces premières heures. «Jamais, sous aucune condition, je ne me soumettrai à Poutine, je préfère mourir», déclarait ce jour-là cette enseignante.

Sur ce cliché pris en gare d’Odessa, un père dit au revoir à sa fille, la main sur la vitre d’un train d’évacuation qui va l’emmener dans une région moins exposée. La guerre a provoqué le plus grand déplacement de population depuis 1945: près de 8 millions de personnes ont fui l'Ukraine pour l'Europe et 6,5 millions ont été déplacées à l'intérieur du pays. 

Le photographe Ronaldo Schemidt est parmi les premiers à entrer dans Boutcha, banlieue autrefois paisible à l’ouest de Kiev, où les combats ont été particulièrement acharnés. Dans une rue résidentielle, 20 corps de civils, les mains parfois liées derrière le dos, gisent au sol. L’indignation suscitée par cette découverte marque le début d’une enquête internationale.

La bataille de Marioupol, grand port sur la mer d’Azov qui comptait avant-guerre quelque 400'000 habitants, reste, en nombre de pertes civiles, la plus sanglante de la guerre à ce jour. Au moins 22'000 personnes y auraient été tuées.  La ville a été détruite à 90%, selon l’ONU. Cette photo a été prise lors d’une visite organisée par l’armée russe le 12 avril. 

Après le retrait russe de la région de Kiev, les combats se concentrent dans l’Est et le Sud, dominés par l’artillerie. Les autorités ukrainiennes demandent des canons plus puissants et de plus longue portée à leurs alliés occidentaux. Elles obtiennent notamment des canons Caesar de fabrication française, photographiés ici dans la région de Donetsk.

Flammes et fumées s’élèvent du pont reliant la Crimée à la Russie, construit à grands frais par Vladimir Poutine après l’annexion de la péninsule en 2014. La cause: un attentat au camion piégé. La photo a été prise par un photographe amateur de Kertch, ville de Crimée toute proche du pont. Il a demandé à rester anonyme pour des raisons de sécurité. 

Après plusieurs semaines de répit, les frappes russes sur Kiev reprennent le 10 octobre. Le 17, la capitale se réveille au bruit d’explosions précédées de bourdonnements et du survol d’une petite aile blanche: des drones explosifs. Le photographe Yasuyoshi Chiba parvient à en immortaliser un avant qu'il n'explose.

Cette ville proche de la Crimée, sur les bords du Dniepr, était occupée par les forces russes depuis début mars. Le 9 novembre, le ministre russe de la Défense ordonne leur retrait, permettant le retour de l’armée ukrainienne. Sur cette photo, c’est la joie des habitants qu’a saisie le photographe Bülent Kilic. 

Depuis le début de la guerre, pas un Parlement occidental auquel il ne se soit adressé depuis Kiev, par visioconférence. Le 22 décembre, c’est la surprise: il est en personne à Washington, au Congrès. «L’Ukraine ne se rendra jamais», clame-t-il sous les acclamations des élus. 

Les images de soldats enterrés dans la boue et la neige, réminiscences de la Première Guerre mondiale, sont parmi les photos inattendues de ce conflit du XXIe siècle. Ce cliché de   Yasuyoshi Chiba a été prise près de Bakhmout, devenue depuis l’été la bataille la plus meurtrière de cette guerre.

Depuis le début de l'invasion russe, chaque jour apporte son flot d'images du conflit: immeubles détruits, familles en détresse, soldats dans les tranchées... Nous en avons retenu dix, emblématiques de cette première grande guerre européenne du XXIe siècle.

Un an de guerre en Ukraine: douze mois de conflit en dix images