Assurance maladieEn 2023, les primes pourraient grimper sec
Selon certains indicateurs, les coûts de la santé ont pris l’ascenseur en 2021. Cela pourrait bien se répercuter sur le budget des ménages, l’année prochaine, avec des primes en forte hausse.


Après des primes 2022 très stables (+ 0,2%), les milieux de la santé s’attendent à un rattrapage, qui pourrait faire mal au porte-monnaie des ménages.
Getty Images«Une hausse brutale des primes est malheureusement plausible. Elle sera insupportable. On a deux sessions parlementaires pour agir». C’est en ces termes que le conseiller national Pierre-Yves Maillard (PS/VD) appréhende une hausse des primes d’assurance maladie pour 2023, qui pourrait se situer au-dessus de 5%, jusqu’à 9%, selon les chiffres pessimistes publiés le 3 avril dernier par «Le Matin Dimanche». Son collègue Benjamin Roduit (C/VS), membre de la Commission de la santé, confirme qu’une «hausse importante cet automne est malheureusement concevable».
Coût en hausse dès le milieu 2021
Alors que l’année dernière, pour les primes 2022, la hausse n’a été que de 0,2%, comment expliquer cette soudaine évolution? Selon le journal dominical, qui cite un représentant de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), les coûts de la santé ont marqué un bond au milieu de l’année dernière: «Alors que les coûts étaient stables jusqu’à la moitié de 2021, ils ont ensuite pris l’ascenseur. Sur l’ensemble de l’an dernier, la hausse a atteint 5,1%».
Rattrapage et charge psychique
Les deux faîtières des assurances maladie, SantéSuisse et Curafutura, font le même constat d’une croissance des coûts et d’une forte pression sur les primes 2023. Selon divers intervenants, il y a eu un effet de rattrapage des opérations qui n’avaient pas pu être faites lors de la phase aiguë de la pandémie. Yvonne Gilli, la présidente de l’association des médecins, FMH, relève aussi une hausse des consultations des jeunes adultes: «Cela semble une conséquence de la charge psychique qu’a représenté la pandémie pour eux».
Des réserves toujours en question
Pour le porte-parole de SantéSuisse, Christophe Kaempf, la fixation des primes 2022 a été une erreur: «L’année dernière nous avions mis en garde à plusieurs reprises contre une réduction des réserves des assureurs maladie pour des raisons politiques. Cet avertissement a été ignoré et les primes 2022 ont été fixées en dessous des coûts attendus».
Pierre-Yves Maillard estime, lui, qu’il y a encore du gras dans ces réserves: «Elles sont nécessaires pour atténuer les hausses, mais elles ne doivent pas s’élever à 200 ou 300%». Pour lui, le Parlement doit trouver des solutions, ces prochaines semaines ou ces prochains mois: «Notre responsabilité est d’agir avec urgence sur tous les plans: utilisation des réserves et plafonnement des primes et des coûts».