Intelligence artificielleLes investisseurs friands de ChatGPT
Les entreprises actives dans le secteur du numérique s’intéressent de près à l’intelligence artificielle dite générative – à l’instar de ChatGPT. Car cette technologie pourrait bien leur permettre de brasser des millions.

Photo d’illustration.
Fabrice COFFRINI / AFPLa déferlante provoquée par l’arrivée du programme ChatGPT a mis un coup de projecteur sur l’intelligence artificielle dite générative et encore renforcé l’appétit des investisseurs qui ne veulent pas rater le train.
«D’un seul coup, les investisseurs parlent tous de la façon dont ChatGPT pourrait éliminer des millions d’emplois, transformer des industries et fondamentalement changer la façon dont nous apprenons, nous consommons et nous prenons des décisions», explique Wayne Hu, associé au sein de la société de capital investissement SignalFire.
L’intelligence artificielle (IA) est présente dans nos vies depuis des décennies, mais le lancement en novembre du robot conversationnel de la start-up OpenAI a marqué un tournant dans sa perception par le grand public. Vedette du moment, l’IA générative dont ChatGPT est un exemple, permet de créer, en s’appuyant sur une importante quantité de données, des contenus originaux. Elle propose une interface à l’utilisateur qui pose des questions ou fait des demandes pour obtenir texte, musique, image ou code.
Poule aux oeufs d’or
Depuis un an, le ciel s’est couvert pour nombre de start-up technologiques, avec la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de l’économie. Mais la météo semble au beau fixe dans le secteur de l’IA générative. Ces dernières semaines, ce sont surtout les géants cotés du secteur qui ont fait parler d’eux, en premier lieu Microsoft, partenaire et investisseur d’OpenAI, suivi par Google, qui lui court derrière. L’entreprise vient d’investir 300 millions de dollars pour acquérir 10% seulement du nouveau venu Anthropic et son chatbot Claude.
«Souvenez-vous de l’explosion au début d’internet ou de l’ouverture de l’App Store» d’Apple, lance Wayne Hu. «La ruée vers l’or pourrait être bien supérieure pour l’AI parce que vous n’avez plus besoin d’un diplôme en informatique de Stanford.» «N’importe quel développeur peut bâtir quelque chose de fantastique en s’appuyant sur ChatGPT ou d’autres modèles», s’enthousiasme le dénicheur de jeunes sociétés en devenir, pour qui «cette vague (...) pourrait être équivalente à la révolution industrielle».
Wayne Hu prévient néanmoins qu’un tri va progressivement se faire, car, nourri des mêmes données, les logiciels risquent de converger avec le temps et «la valeur ajoutée viendra de ceux qui auront leurs propres modèles et des sources différentes».