Motocyclisme - Le joli casse-tête des pronostiqueurs

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MotocyclismeLe joli casse-tête des pronostiqueurs

Aleix Espargaró (Aprilia), Brad Binder (KTM) et Enea Bastianini (Ducati): bien malin qui aurait imaginé le tiercé du championnat du monde MotoGP après trois courses. Et ça va continuer!

par
Jean-Claude Schertenleib

Yannick Michel/LM

Trois courses disputées = trois fois trois pilotes sur le podium. Jusque-là, ce n’est qu’un simple calcul à portée de tous. Où l’équation devient intéressante, c’est lorsqu’on aura précisé que, depuis le début de la saison, ces neuf places sur les podiums ont été occupées par neuf pilotes différents.

Un cas unique dans l’histoire de la course, qui illustre parfaitement l’équilibre des forces désormais atteint en MotoGP: «C’est vrai que je ne m’attendais pas à voir Aleix Espargaró et Brad Binder en tête du championnat après trois GP; comme je ne m’attendais pas à souffrir autant en Argentine», concède le tenant du titre, le Français Fabio Quartararo.

Sixième sur la grille, mais seulement onzième après trois tours, le Niçois s’est finalement classé huitième: «Ce ne fut pas mon meilleur départ, mais ce ne fut pas plus le pire. Les trois premiers tours ont été catastrophiques, tout le monde me passait sur la ligne droite et je n’avais aucun grip. Le plus frustrant, c’est que je me sentais
très bien samedi lors des essais et que les sensations étaient totalement différentes en course.»

Ce GP d’Argentine ressembla d’ailleurs à une Bérézina pour Yamaha: soucis électriques sur la grille de départ pour Dovizioso qui va s’arrêter immédiatement et qui terminera la course avec trois tours de retard, casse mécanique pour Morbidelli, seul le «rookie» Darryn Binder a fait le job, en ne terminant certes que 18e, mais à 28 secondes, seulement, du vainqueur. 

Aleix Espargaró: tout pour la famille

«Après la victoire, mes premières pensées ont été pour Laura, ma femme, et pour Max et Mia, nos jumeaux. Certains ont besoin d’avoir un copain à leurs côtés, ou toute une structure d’accompagnement professionnel, moi, j’ai besoin de ma famille, elle est ma force»: vainqueur de son premier GP à l’âge de 32 ans, Aleix Espargaró a tenu la promesse faite à son fils… avec un peu de retard.

«A la veille du GP du Qatar, j’ai parlé à Max et je lui ai dit que j’allais lui ramener une coupe. Comme je n’ai pas pu tenir parole (4e de cette première course), je devais le faire ici, en Argentine.» Max attendra encore dix jours pour ce cadeau, parce qu’avant le retour en Andorre de celui qui occupe désormais la tête du championnat, il y aura encore le GP des Amériques. 

La phrase du jour: Jorge Martin

«Je dois beaucoup à Aleix, il m’a aidé quand je n’avais rien. Il m’a rendu meilleur»: Jorge Martin est un gagnant, bien sûr, mais il n’était pas pour autant déçu de sa deuxième place: «Par chance, le seul qui m’a battu, c’est Aleix. Et il le mérite.»  

Marc Márquez au Texas?

Quoiqu’il arrive, la question de la semaine est déjà connue: Marc Márquez reviendra-t-il aux affaires le week-end prochain, sur ce circuit de COTA où il n’a connu qu’une défaite? «Vous le saurez au plus tard mardi», confie le team-manager du HRC Alberto Puig. Márquez, qui a souffert d’une nouvelle diplopie (double vue) après sa violente chute du warm-up en Indonésie, a regardé ce GP d’Argentine avec quelques copains, dans son antre de Cervera.

Rossi a aussi des problèmes de vision

Dans les tribunes du circuit de Termas de Río Hondo, les couleurs historiques de Valentino Rossi, ainsi que son numéro 46, étaient bien présentes. Sur la piste, l’un des élèves du maître a été parfait en Moto2 (victoire de Celestino Vietti) et en MotoGP, Rossi aura eu le plaisir de voir la très belle réaction de Bagnaia (5 e ) après des essais difficiles, son demi-frère Luca Marini partir de la première ligne avant de se classer onzième et le «rookie» Marco Bezzecchi marquer ses premiers points en MotoGP (9e ).

Mais ce dimanche était aussi celui des débuts automobiles officiels de Valentino Rossi en GT World Challenge, lors des 3 Heures d’Imola. Une première dont il se souviendra puisque, alors que la voiture de sécurité était entrée en piste et que la majorité des concurrents plongeait vers le couloir des stands pour y effectuer leur ravitaillement et le changement de pilote, «Vale», dans cet intense trafic, n’a pas vu son propre stand, le préposé à la «sucette» de son team (une sorte de lance avec un signe distinctif qui montre l’endroit idoine) n’ayant pas réussi à se faire repérer. Du coup, Rossi a resserré son harnais, il est reparti pour un tour au ralenti, ce qui a coûté une place dans le top 15 à son équipage: «Une erreur stupide, mais je m’amuse beaucoup».

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