Ski alpin – Odermatt a quitté Pékin en or, mais sans la veste de Haïti

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Ski alpinOdermatt a quitté Pékin en or, mais sans la veste de Haïti

Le Nidwaldien a flashé sur le manteau coloré de la délégation de Haïti. Mais le champion olympique n’a malheureusement pas réussi le troc espéré. 

Sylvain Bolt
par
Sylvain Bolt Yanqing
Marco Odermatt a retrouvé son ami Jean-Pierre Roy (à gauche), président de la Fédération haïtienne de ski. Il a ramené sa médaille d’or, une veste d’Andorre et un bonnet de la délégation d’Arabie saoudite. Mais pas la veste espérée de Haïti.

Marco Odermatt a retrouvé son ami Jean-Pierre Roy (à gauche), président de la Fédération haïtienne de ski. Il a ramené sa médaille d’or, une veste d’Andorre et un bonnet de la délégation d’Arabie saoudite. Mais pas la veste espérée de Haïti. 

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À Yanqing, Marco Odermatt était venu chercher l’or en géant. S’il a réussi sa mission dimanche passé en remportant son premier titre olympique, le Nidwaldien avait également un autre objectif en tête.

Aux JO, la mode est à l’échange des pin’s et le Suisse est lui-aussi parti à la chasse aux petits objets décoratifs. Il a par exemple réussi à trouver celui de la Grande-Bretagne, l’un des favoris des athlètes. Mais «Odi» voulait surtout à tout prix ramener le manteau de la délégation de Haïti, haut en couleur.

«Marco (Odermatt) est venu deux fois de suite à l’entraînement nous demander une de nos vestes car il la trouvait magnifique.»

Jean-Pierre Roy, président de la Fédération haïtienne de ski.

Le troc des vestes est une tradition dans le village olympique, à l’image des échanges de maillots en football. Et c’est lors d’un «ski libre», soit un entraînement sans porte sur la piste de compétition, que le Suisse a flashé sur la veste de la délégation haïtienne la semaine passée à Yanqing. Il faut dire que le manteau de Haïti est quand même plus original que la veste blanche des Suisses. 

Le skieur haïtien Richardson Viano, entouré par les géantistes Marco Odermatt (à gauche) et Gino Caviezel.

Le skieur haïtien Richardson Viano, entouré par les géantistes Marco Odermatt (à gauche) et Gino Caviezel.

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Marco Odermatt et son pote Gino Caviezel ont alors posé en photo avec Richardson Viano, le premier skieur haïtien qualifié pour les JO.  «Pour nous, c’était le podium de rêve!, sourit Jean-Pierre Roy, président de la Fédération haïtienne de ski. Marco est venu deux fois de suite à l’entraînement nous demander une de nos vestes car il la trouvait magnifique. Malheureusement, nous en avons que neuf, donc c’était difficile de lui dire oui.»

Richardson Viano, lui, a été surpris d’être approché par Odermatt et Caviezel la veille du géant olympique. «Marco était hyper sympa, on a un peu échangé mais pas sur le plan technique»,  témoigne le skieur haïtien. 

Le lendemain, sur la piste, Marco Odermatt s’est offert son premier sacre olympique, alors que Richardson Viano a chuté après huit portes (il s’est ensuite classé 34e du slalom quelques jours plus tard).

«Marco (Odermatt) s’est toujours montré accessible, contrairement à d’autres athlètes dans le village»

Jean-Pierre Roy, président de la Fédération haïtienne

«Je suis allé féliciter Marco pour son titre et lui ai dit qu’on était prêt à lui échanger un manteau de Haïti contre sa médaille d’or olympique, raconte hilare Jean-Pierre Roy. Il a esquissé un immense sourire et a promis qu’on se recroiserait plus tard!»

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Dans le village olympique de Yanqing, situé au pied des pistes de ski, les deux hommes se sont en effet retrouvés à la cantine le lendemain du titre du Suisse. «C’est un mec hyper cool et détendu, qui n’est pas dans sa bulle même quand on a l’a croisé avant ses épreuves, témoigne le président de la Fédération haïtienne. Il s’est toujours montré accessible, contrairement à d’autres athlètes dans le village.»

Selon le témoignage de Michelle Gisin, le prodige du ski suisse sait aussi décompresser et a bien savouré son sacre. L’Obwaldienne, qui dormait proche de la chambre de Marco Odermatt, a été témoin de la soirée très animée dimanche soir.

«Il était une heure du matin et vu que je n’arrivais pas à dormir en raison du bruit, je suis dit que j’allais aller voir Marco pour le féliciter, a raconté en souriant l’Obwaldienne, sacrée en combiné. J’ai été le saluer avec ma couverture et mon coussin car je voulais ensuite aller dormir dans la chambre de ma physio. Je suis tombée sur Marco, qui était lui encore dans sa combinaison de ski!» 

  S’il n’a finalement pas pu repartir avec le manteau de Haïti dans ses valises, le Nidwaldien a visiblement pu échanger sa veste contre la tunique rose de la délégation d’Andorre juste avant de filer prendre son avion. Et il a aussi pu finaliser le troc entre le bonnet blanc de Swiss-Ski et celui de l’Arabie saoudite.

En Chine, le champion olympique suisse a semble-t-il aussi fait l’unanimité en dehors des pistes. 

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