Session d’hiverLe premier citoyen du pays est Grison
Le centriste Martin Candinas a été élu lundi à la présidence du National et de l’Assemblée fédérale. C’est aussi une centriste, Brigitte Häberli, qui est à la tête des États.


Martin Candinas a obtenu un score canon de la part de ses pairs.
DRComme à chaque premier jour de la session d’hiver, les deux Chambres ont renouvelé leur président. Au National, c’est le centriste grison Martin Candinas qui a été choisi avec le score quasi soviétique de 181 voix sur 188 voix valables, pour succéder à la Verte argovienne Irène Kälin. Il aura la lourde tâche d’assurer la bonne élection des successeurs de Simonetta Sommaruga et Ueli Maurer au Conseil fédéral le 7 décembre.
Un Romanche
Martin Candinas est une personnalité bien en vue à Berne. Sous la Coupole depuis 11 ans, il a en effet pris la parole plus de 300 fois au National et déposé quelque 123 interventions. Il est aussi très actif sur les réseaux sociaux.
Originaire de la vallée de la Surselva, il a en outre la particularité d’être de langue maternelle romanche. Nul doute qu’on l’entendra parfois s’exprimer dans cette langue à la tribune. Martin Candinas s’est d’ailleurs excusé, non sans humour, si une phrase en romanche lui échappait pendant cette année présidentielle. «Raison pour laquelle vous recevrez dès mardi un petit vade-mecum qui contribuera à rappeler le quadrilinguisme de notre pays», a-t-il lancé avant de faire chanter un chœur d’enfants de la Surselva dans l’hémicycle.
On lui doit le congé paternité
Courtier en assurance de profession, Martin Candinas, 42 ans, a déjà un long parcours politique. Il était en effet devenu à 26 ans le plus jeune député du Grand Conseil grison. Élu en octobre 2011 au National, il se positionne sur l’échelle politique comme un centriste conservateur avec une fibre sociale. C’est notamment lui qui est à l’origine du projet de congé de paternité de deux semaines accepté en votation populaire en septembre 2020. En revanche, il s’était positionné contre le mariage pour tous. C’est aussi un défenseur des régions périphériques et un détracteur du loup.
Dès son élection, des parlementaires ont applaudi son élection sur Twitter à l’image des conseillers nationaux Christophe Clivaz et Sophie Michaud Gigon.
Une centriste thurgovienne à la présidence des États
Chez les sénateurs, c’est également une centriste qui accède au perchoir. En effet, Brigitte Häberli-Koller reprendra le fauteuil de Thomas Hefti (PLR/GL). Âgée de 64 ans, cette Thurgovienne est la première femme de son canton – et seulement la 5e dans l’histoire de la Chambre des cantons – à présider le Conseil des Etats. Employée de commerce de formation, elle a déjà passé près de 20 ans sous la Coupole. Elle a d’abord siégé au National de 2003 à 2011. Et en 2011, elle était devenue la première Thurgovienne élue au Conseil des Etats.