FootballFickentscher: «Les critiques nous concernant étaient justifiées»
En s’imposant à Lugano (3-1), Sion s’est remis dans le droit chemin. Son capitaine revient sur ces dernières semaines agitées et ce qui a changé. «Aujourd’hui, dit-il, on a vu onze joueurs solidaires».


Les joueurs du FC Sion se sont parlé avant le match à Lugano, explique Kevin Fickentscher.
imago images/Beautiful SportsEn l’emportant 3-1 contre Lugano, ce n’est pas la plus belle ni la plus spectaculaire victoire que le FC Sion a signée ce dimanche après-midi au Cornaredo. Mais c’est certainement l’une des plus importantes de la saison tant on ose mal imaginer les conséquences qu’un quatrième revers de rang aurait pu provoquer au moment où Lucerne commençait à se rapprocher dangereusement…
Les joueurs valaisans ne s’y sont du reste pas trompés. Dès le coup de sifflet final, on les a vus se diriger vers leurs supporters et longuement communier avec eux. Une entente retrouvée et cordiale après des échanges verbaux plutôt tendus ces dernières semaines, conséquence d’une équipe ne parvenant plus à exprimer les qualités de solidarité et de cœur qu’on lui prête habituellement.
«Les critiques nous concernant étaient justifiées, devait reconnaître Kevin Fickentscher. On n’avait pas besoin d’un coach pour voir que ce que l’on avait fait ces derniers matches était insuffisant et qu’il importait d’en faire plus. Aujourd’hui (dimanche), on a vu onze joueurs solidaires sur le terrain.»
Faut-il que ce FC Sion-là soit acculé, au pied du mur, pour le voir inexplicablement retrouver ses vertus de solidarité? On n’est pas loin de le penser. «Il fallait garder la tête froide, rester lucide et continuer à travailler», reprend son capitaine. Surtout les joueurs se sont parlé, chacun vidant peut-être son sac dans un grand déballage dont on a pu mesurer le résultat au Cornaredo. Fickentscher ne dira rien du contenu des discussions – on peut seulement les imaginer. «Ce qui s’est dit restera entre nous.»
Formule gagnante
Contrairement à Grasshopper, laissant échapper la veille la victoire alors que les Zurichois menaient 2-0 à la pause contre Lucerne, les Valaisans n’ont pas paniqué, ou très peu, le temps que Karlen signe le but de la sécurité (son premier du championnat). Fickentscher à la relance: «Quand une équipe mène 2-0 à la pause, il n’est pas toujours aisé de savoir quel parti prendre. Faut-il plutôt attaquer ou plutôt défendre? Avant toute chose, je crois que l’on a affiché un état d’esprit irréprochable.» Une manière implicite d’admettre que cela n’avait pas toujours été le cas ces derniers temps.
Avec un plan de jeu simple – et surtout cette fois rigoureusement appliqué, sans forfanterie aucune –, Sion a surtout réussi à faire déjouer Lugano, des Tessinois peut-être trop euphoriques à l’idée de retrouver un adversaire dont ils avaient aisément su disposer voici peu encore (sévère 0-3 à Tourbillon le 12 mars). Une soirée cauchemardesque dont le club de Tourbillon a su se souvenir pour modifier la trame des retrouvailles. Confirmation de son portier. «On avait plus à cœur que Lugano de prendre ses trois points. Et cela s’est vu…»
Loris Benito ne dit pas autre chose: «On a su tirer les leçons de notre dernier match perdu contre Lugano afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Ce soir-là, ce que l’on avait présenté n’était pas acceptable.»
Un mois plus tard, Sion a trouvé la formule gagnante pour se libérer des doutes qui l’assaillaient. Il serait bon de ne pas trop s’en éloigner à l’avenir.