HistoriqueQuand tout le Valais soutenait le peuple afghan
Dans les années 80, le Conseil d’État, les élus nationaux et les autorités religieuses s’étaient mobilisés pour soutenir le peuple afghan. Pour combattre l’ennemi commun: le communisme.


De 1981 à 1989, le Comité valaisan de soutien au peuple afghan avait son propre logo pour les annonces qui paraissaient dans «Le Nouvelliste».
DR/NF«Le comité valaisan de soutien à l’Afghanistan lance son action». Peu de Valaisans se souviennent de cette annonce parue dans le Nouvelliste le 19 novembre 1981, soit il y a bientôt quarante ans. Ce jour-là, le quotidien valaisan lançait une campagne de récolte de dons, qui allait durer jusqu’en 1989, date à laquelle les forces soviétiques ont quitté ce pays.
Emmené à l’époque par le journaliste Hervé Valette, ce comité pro afghan était soutenu par tout ce que le canton comptait alors d’autorités: le père-abbé de l’Abbaye de Saint-Maurice, Mgr Henri Salina, le prévôt du Grand-Saint-Bernard, Mgr Angelin Lovey, les conseillers d’État Bernard Bornet, Guy Genoud ou Bernard Comby, le conseiller national Vital Darbellay et bien entendu le patron du Nouvelliste André Luisier et ses nombreux amis de la droite conservatrice en Valais.
«Leur combat est notre combat!»
On l’aura compris, les Valaisans n’avaient guère d’affinités, de liens économiques ou culturels avec les Pachtounes, les Tadjiks ou les Baloutches. Mais selon le principe que les ennemis de nos ennemis sont nos amis, l’effort visait à soutenir ceux qui se battaient contre Moscou. Chaque année le quotidien valaisan publiait la liste des donateurs et les résultats obtenus par le comité. C’était l’occasion de rappeler: «Les Afghans démontrent aux peuples encore libres, que seule la détermination et l’héroïsme peuvent vaincre ce danger qui nous menace tous: le communisme! Leur combat est notre combat».
La première année 72 000 francs furent récoltés, les suivantes 60 000 francs, puis 30 000… En 1989, le comité valaisan cessa ses activités: «Les troupes soviétiques se sont retirées d’Afghanistan: objectif prioritaire de notre comité». Mais il constate que le pays est en proie à la guerre civile et que la résistance aux Soviétiques connaît de sérieux désaccords, dans ces conditions les dons se font plus rares. Sur toutes ces années, le comité avait réussi à recueillir 257 000 francs, qui ont été utilisés pour acheminer du matériel et autres produits aux réfugiés afghans se trouvant au Pakistan.
40 ans plus tard, l’ennemi commun n’est plus le communisme, mais l’islamisme radical. Et «Le Nouvelliste» ne fait plus de campagne politique de ce genre.

L’annonce du 19 novembre 1981 parue dans «Le Nouvelliste»
DR/NF