Etats-Unis - Piégé par des justiciers amateurs, un cadre de Sony viré

Publié

États-UnisPiégé par des justiciers amateurs, un cadre de Sony viré

Vice-président de l’ingénierie pour la PlayStation, le sexagénaire a été surpris devant son domicile semblant attendre la visite un ado de 15 ans. C’était un leurre.

par
JChC
Capture d’écran tirée de la vidéo rendue publique par le groupe «People v. Preds»

Capture d’écran tirée de la vidéo rendue publique par le groupe «People v. Preds»

Instagram/People v. Preds

Un cadre supérieur de Sony Interactive Entertainment, la division qui chapeaute les activités PlayStation du groupe japonais, a été licencié après avoir été piégé en Californie par un groupe de justiciers amateurs anti pédophiles, rapporte cnet.com.

George C., 64 ans, aurait tenté d’organiser une rencontre avec un garçon de 15 ans, selon une vidéo publiée par la chaîne YouTube «People v. Preds». L’homme travaille chez Sony depuis plus de huit ans, selon son profil LinkedIn, et il occupait dernièrement le poste de vice-président senior de l’ingénierie.

«Nous avons été informés de la situation et l’employé en question a été licencié», a déclaré Sony dimanche à CNET.

Enquête ouverte

Le cadre s’est jusqu’ici refusé à tout commentaire. Il n’a pas été inculpé au pénal mais une enquête est ouverte. Elle est conduite par la «San Diego Internet Crimes Against Children Task Force (ICAC).

Le groupe amateur «People v. Preds» est composée d’individus dont l’objectif est de piéger les prédateurs sexuels qui opèrent en ligne. La méthode choisie pour le cas du cadre de Sony a été de se faire passer pour un ado de 15 ans disposé à entretenir un rapport sexuel et organiser une rencontre au domicile du prédateur. Un rendez-vous à 4 h 30 du matin avait été convenu. Mais ce n’est pas un ado consentant qui s’est rendu au domicile du cadre mais un cameraman qui a surpris l’homme semblant attendre devant la porte d’entrée de son domicile californien portant un t-shirt noir arborant la marque «PlayStation 5».

Vidéo virale

Interpellé, le sexagénaire s’est empressé de se réfugier derrière sa porte alors que le caméraman le menaçait d’appeler la police s’il refusait de répondre à ses questions. Diffusée sur les réseaux sociaux, la vidéo a eu tôt fait de devenir virale.

CNET affirme avoir lu les échanges sur Grindr, une application de rencontre pour les gays, bi, trans et queers, entre l’adolescent leurre et le prétendu prédateur qui masquait son identité derrière le prénom «Jeff». Il y aurait eu également un échange de photos explicites. Jeff aurait finalement accepté ou incité une rencontre et donné son adresse.

Désormais déchu de son prestigieux poste chez Sony, le sexagénaire risque de devoir répondre à la justice une fois les conclusions de l’enquête rendues. L’affaire soulève en outre un débat sur la pertinence de rendre publique une vidéo accusatrice avant l’aboutissement de ladite enquête.

Ton opinion

232
0
3