YémenEspoirs d’une résolution du conflit
Les pourparlers entre l’Arabie saoudite et l’Iran ouvrent une fenêtre pour le Yémen, enlisé dans une guerre dévastatrice depuis plus de huit ans.

Des femmes attendent à l'aéroport de Sanaa l'arrivée de rebelles yéménites houthis récemment libérés.
Mohammed HUWAIS / AFPLe Yémen n’a pas connu une telle «opportunité sérieuse» d’un processus pour parvenir à la paix depuis huit ans, s’est réjoui lundi l’émissaire de l’ONU Hans Grunberg, soulignant malgré tout l’important travail encore à faire.
«Un an après l’accord pour une trêve sous les auspices de l’ONU, le Yémen est encore une fois à un tournant. La trêve a continué à produire des résultats malgré son expiration il y a six mois et les parties s’engagent vers les étapes suivantes», a-t-il déclaré par visioconférence lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.
«Je pense que nous n’avons pas vu une telle opportunité sérieuse pour faire des progrès pour mettre un terme à ce conflit depuis huit ans», a-t-il ajouté.
Plusieurs progrès à souligner
Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est dévasté depuis 2014 par un conflit qui oppose les Houthis, des rebelles soutenus par l’Iran, et les forces progouvernementales appuyées par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite voisine. Les deux grandes puissances ont entamé un processus d’apaisement de leurs relations ces derniers mois. Parmi les conséquences positives, une accalmie possible pour les nombreux conflits régionaux, dont celui qui fait rage au Yémen.
Le gouvernement et les rebelles ont procédé ces derniers jours à un échange important de près de 900 prisonniers, dans un contexte d’espoirs de paix grandissants dans ce conflit qui a plongé le pays dans l’une des pires crises humanitaires au monde.
La semaine dernière, une délégation saoudienne, accompagnée de médiateurs omanais, s’était rendue à Sanaa pour des pourparlers visant à relancer la trêve et à jeter les bases d’un cessez-le-feu plus durable.
Saluant ce «dialogue constructif», l’émissaire de l’ONU pour le Yémen a noté qu’un «environnement régional encourageant va renforcer les efforts de paix».
Mais «le vent peut encore tourner si les parties ne font pas d’avancées plus audacieuses vers la paix», a-t-il mis en garde. «Ne nous faisons pas d’illusion. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour construire la confiance et faire des compromis», a-t-il insisté.
L’Italie lâche du lest
Le gouvernement italien a décidé lundi de lever l’interdiction d’exporter des armes aux Emirats arabes unis, impliqués dans le conflit au Yémen, en raison de l’amélioration de la situation dans ce pays. Rome ne mentionne pas dans son communiqué le cas de l’Arabie saoudite qui est également visée par cette interdiction depuis janvier 2021.