Avortement: deux propositions de l’UDC échouent à Berne

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Conseil nationalAvortement: deux propositions de l’UDC échouent à Berne

Le Conseil national a largement balayé deux propositions qui visaient à réduire le nombre d’avortements en Suisse. Le pays en compte environ 11’000 par année, dont 5% après 12 semaines.

Eric Felley
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Eric Felley
Une grande majorité du parlement estime que les structures mises en place actuellement pour encadrer les avortements sont suffisantes.

Une grande majorité du parlement estime que les structures mises en place actuellement pour encadrer les avortements sont suffisantes.

lematin.ch

Contrairement aux débats passionnés qui secouent les États-Unis en ce moment, le sujet de l’avortement n’est pas ou plus un thème politique clivant en Suisse. En témoigne le refus massif ce mercredi de deux propositions au Conseil national, qui ne visait pas à interdire l’avortement, mais à tenter de réduire leur nombre notamment après la période de 12 semaines.

«528 enfants»

La conseillère nationale Yvette Estermann (UDC/LU) est partie du constat: «11’000 enfants à naître sont avortés chaque année en Suisse. En comparaison, cela représente la population d’une commune comme Meilen, Wallisellen ou Ebikon. 5% de ces enfants ont été avortés après la 12e semaine de grossesse. En 2020, cela représentait 528 enfants».

Selon elle, ces avortements tardifs représentent un danger pour les mères et une lourde charge pour le personnel médical. Elle demande donc dans une motion que les alternatives soient mieux prises en compte, en ayant recours à des institutions privées ou publiques, ou par le biais de l’adoption: «C’est toujours mieux que de tuer le bébé dans l’utérus», a-t-elle dit.

Des conditions strictes après 12 semaines

Pour le chef de la Santé, Alain Berset, la situation actuelle est satisfaisante: «Aujourd’hui déjà, les avortements après la 12e semaine de grossesse sont possibles uniquement à certaines conditions strictes et cela ne représente que 5 pour cent environ des avortements. Conformément au Code pénal, l’interruption de grossesse après la 12e semaine est autorisée uniquement si la grossesse entraîne une atteinte grave à l’intégrité physique ou un état de détresse de la femme enceinte. Les avortements pratiqués après la 12e semaine de grossesse demeurent en fait une solution de dernier recours». Le plénum a refusé la motion par 132 voix à 36.

«Les effets néfastes de l’avortement»

Une seconde motion d’Erich von Siebenthal (UDC/BE) demandait au Conseil fédéral «d’optimiser et de renforcer les conseils aux femmes ayant des grossesses problématiques. Il s’agit de mieux informer les femmes enceintes sur les conséquences néfastes d’un avortement. Tôt ou tard, de nombreuses femmes souffrent d’avoir avorté».

Consultation gratuite et conseils

Ici aussi, Alain Berset estime que l’information ad hoc fonctionne: «La loi fédérale sur les centres de consultation en matière de grossesse stipule que les femmes enceintes ont droit dans tout le pays à une consultation gratuite et à des conseils. En comparaison avec d’autres pays européens, le taux d’interruption de grossesse est faible en Suisse. Les moyens à disposition permettent aux personnes concernées de prendre leur décision en toute connaissance de cause, en tenant compte bien sûr des risques pour la santé». Le plénum a refusé cette motion encore plus fortement par 143 voix à 32.

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