Football: Le FC Chiasso a mangé à l’œil sur la route de Carouge

Ce jeudi en début d'après-midi, le club tessinois, relégué de Challenge League au printemps 2021 après onze années dans l'antichambre de l'élite suisse, jouera sa survie devant le Tribunal de district de Mendrisio. L'actuel 5e de Promotion League connaît de gros retards dans le versement des salaires des joueurs, du staff et des employés du club, mais aussi d'importantes dettes de plusieurs centaines de milliers de francs envers plusieurs entreprises de la région, et même auprès de la commune de Chiasso.

Mais il n'y a pas qu'au Tessin que le vice-champion de Suisse en 1951 a laissé des ardoises impayées. Parmi le tas de factures qui s'est accumulé dans les bureaux du vétuste stade Riva IV, il y en a une ouverte au... Mont-sur-Lausanne, au restaurant-pizzeria Oima’ plus précisément, a indiqué le Corriere del Ticino. Dire que l'histoire de cette douloureuse est peu commune est un doux euphémisme et renvoie l'équipe du Sud du Tessin à un scénario de série américaine avec des adolescents en goguette au programme.

Il était une fois, il y a un peu plus d'un mois, une équipe de football qui se rendait dans le grand Genève, pour y disputer un match de 3e division helvétique. Sur le chemin, près de la sortie d'autoroute au Nord de Lausanne, les joueurs de ballon venus du Tessin s'arrêtent pour prendre des forces avant de défier Etoile Carouge (et de perdre 3-1). Joueurs, encadrement et staff ont fait ripaille dans l'établissement montain, pour un total de 1261 francs.

«Il y avait plus de trente personnes. Nous leur avons servi une salade composée, des légumes bouillis, des pâtes complètes en sauce. Puis un blanc de poulet grillé. Enfin: tarte à la confiture pour tout le monde!», a détaillé le patron Maurizio Tortora, dans les colonnes du Corriere del Ticino. Et à la fin du repas, tout ce petit monde s'en va, sans régler la note, au grand dam du patron et de sa fille Roberta, copropriétaire de l'établissement.

«On nous a dit d'envoyer la facture, alors qu'il n'en avait jamais été question auparavant», s'est étranglé Maurizio Tortora. Il n'a sans doute toujours pas digéré cette «filouterie d'auberge» puisqu'un mois après, le tenancier n'a toujours pas vu la couleur de son argent. «Je travaille dans le secteur depuis de nombreuses années et cela ne m'est jamais arrivé», a-t-il ajouté dans le quotidien tessinois.

Si par hasard l'argent devait finir par arriver sur le compte de son restaurant, il assure qu'il en fera don à un chenil, où il vient d'adopter un chien. «Réclamer cet argent est une question de principe!» Le sort du club débiteur devrait être connu jeudi après-midi.