Ferry en feu en GrèceUn routier grec a été retrouvé mort à bord de son camion carbonisé
Quelques heures après avoir secouru un des chauffeurs encore portés disparus à la suite du violent incendie sur l’Euroferry Olympia, un corps a été découvert dimanche après-midi.

Le ferry, en route pour Brindisi en Italie, comptait officiellement 290 personnes à bord.
REUTERSUn routier grec a été retrouvé mort dimanche après-midi dans un camion carbonisé à bord d’un ferry italien toujours en feu près de l’île grecque de Corfou, a-t-on appris auprès des pompiers. Âgé de 58 ans, l’homme est la première victime décédée recensée. Il faisait partie des douze passagers, tous chauffeurs routiers, initialement portés disparus après l’incendie, ont confirmé les garde-côtes grecs.
En début de matinée, l’un de ces douze disparus, un routier de 21 ans originaire de Biélorussie, avait été retrouvé sain et sauf à l’arrière du navire, où sa présence avait été détectée alors que le bateau était remorqué à moins de 3 km au nord de Corfou. La découverte de ce passager, en vie après 50 heures dans le bateau en feu, avait suscité l’optimisme des autorités et des proches de disparus. Dix routiers manquent désormais encore à l’appel: sept Bulgares, deux Grecs et un Turc, selon les autorités.
«J’ai entendu des voix. Je n’ai pas vu les autres»
Le routier retrouvé vivant, surnommé le «miraculé» par plusieurs médias grecs, a été ramené sur le port de Corfou, vêtu d’un bermuda et chaussé de tongs, ses jambes maculées de suie. «Je vais bien», a brièvement déclaré le jeune homme souriant aux journalistes, avant d’embarquer dans une ambulance jusqu’à l’hôpital, où les médecins l’ont trouvé «en très bonne forme», selon le directeur de l’établissement.
Le bateau de la compagnie italienne Grimaldi, en route pour Brindisi en Italie, s’est embrasé vendredi à l’aube, deux heures après son départ du port grec d’Igoumenitsa, avec 290 personnes, dont 51 membres d’équipage, enregistrées à bord.
Jusqu’ici, 279 personnes figurant sur le manifeste ont été secourues, mais aussi deux migrants clandestins afghans, laissant craindre que d’autres passagers aient pu embarquer sans être enregistrés. Le jeune routier rescapé a indiqué avoir entendu des voix à bord du bateau, a rapporté aux médias le directeur de l’hôpital, Leonidas Roumpatis.«J’étais dans ma cabine. Je suis descendu jusqu’au dernier sous-sol. J’ai entendu des voix. Je n’ai pas vu les autres», a-t-il déclaré, cité par le site Iefimerida.
Les secouristes gardent l’espoir de retrouver des survivants
Le ferry sinistré semble «encore avoir des endroits sûrs pour les passagers. Comme nous avons vu l’un d’eux sortir, il y a de l’espoir», a déclaré un sauveteur, Andreas Korikis. «Les recherches continuent mais l’accès est impossible par endroits», a-t-il dit à l’agence grecque, estimant que «chaque heure compte».
Une quarantaine de pompiers étaient mobilisés dimanche pour participer aux secours. «La charge thermique et la toxicité sur le navire restent élevées», a déclaré le ministre adjoint de la Marine marchande Costas Katsafados, «par endroits, le feu brûle encore. Les opérations sont vraiment délicates».
Les critiques montent depuis samedi sur les conditions de sécurité à bord de l’Euroferry Olympia, parti avec 800 m3 de fioul et 23 tonnes de «produits dangereux corrosifs», selon le Ministère italien de l’environnement.
L’enquête du Service grec des accidents maritimes ne fait que commencer. Mais l’incendie pourrait être parti d’un camion garé dans les cales. Or, plusieurs chauffeurs routiers ont dit préférer dormir dans leur camion que dans les cabines bondées.
Conformément à la législation internationale, le ferry, construit en 1995, avait passé avec succès une visite de contrôle le 16 février, a précisé le groupe Grimaldi. Les cabines et espaces publics sont régulièrement désinfectés, le surbooking est impossible et personne n’est autorisé dans les garages pendant la traversée, selon la compagnie.