Ski alpin – Elle se skie, cette Eclipse?

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Ski alpinElle se skie, cette Eclipse?

Les organisateurs des finales de Coupe du monde de ski ont profité de la semaine pour présenter l’Eclipse, une nouvelle piste entre ombres et lumières. Il suffit de mettre les skis pour s’en rendre compte, ou presque.

Rebecca Garcia
par
Rebecca Garcia Courchevel
La piste de l’Eclipse aurait pu bénéficier de quelques centimètres de neige mais surtout d’un froid glacial.

La piste de l’Eclipse aurait pu bénéficier de quelques centimètres de neige mais surtout d’un froid glacial.

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Présentée avec tous les superlatifs, l’Eclipse se veut aussi impressionnante que technique. Ce petit bijou «made in Courchevel» se skie-t-il si bien que tout le monde le laisse entendre? Honnêtement: impossible de se prononcer. Nul «Saut du Zénith» ou «Trou Noir» pour les journalistes chevronnés qui ont affronté la piste mardi après-midi. Il a fallu se contenter du bord des barrières de sécurité, avec pour guide Marie Marchand-Arvier, ancienne skieuse professionnelle.

Ce n’est bien sûr pas une question de niveau (même si ça peut le justifier), mais une question de neige. L’Eclipse porte bien son nom, et les parties dans la lumière souffrent d’une neige lourde et molle. Il est connu, ce bel or blanc de printemps qui pousse généralement à desserrer les chaussures de ski dès midi pour une raclette qui ne finira jamais.

«Il n’a pas fait assez froid cette nuit, la neige n’a pas gelé», expliquait une bénévole. Heureusement, pour la compréhension de la piste, le nom des différents passages est assez éloquent pour comprendre ce par quoi passent les skieurs de Coupe du monde (pas nous).

Premier indice sur la place dans le monde du ski: l’usage du bon type de ski au bon moment. Ceci ne sont pas des skis de descente.

Premier indice sur la place dans le monde du ski: l’usage du bon type de ski au bon moment. Ceci ne sont pas des skis de descente.

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Un départ différent selon le sexe

Premiers virages autour du départ masculin de descente. Là, les hommes ont 4 portes pour se mettre dans le bain avant de se lancer dans leur premier saut, celui du Zenith. Un saut tellement impressionnant qu’il a dû être raboté après la première descente d’entraînement puisque les skieurs l’ont jugé trop long.

«Mur du Son» prend ensuite le relai, et c’est là que les descendeurs devront prendre de la vitesse. Encore une étape, puis le départ de la descente féminine est franchi.  Elles arrivent rapidement sur le saut le plus impressionnant: «Le Saut des Jockeys». La vue sur la vallée est magnifique à ce niveau-là.

L’ancienne skieuse française Marie Marchand-Arvier, membre du comité d’organisation des Mondiaux de Courchevel/Méribel 2023, décrypte la descente "l’Eclipse" de Courchevel.

Sylvain Bolt – Sport-Center

Toujours niché depuis ce beau bord de piste, il faut imaginer qu’ensuite, les skieurs passent dans le côté obscur. En avançant malgré les décibels d’une petite Anglaise de 7 ans qui avait perdu un ski, Marie Marchand-Arvier explique la difficulté de s’avancer dans «Le Trou Noir». Un morceau de piste dans l’ombre des sapins, qui contraste avec le reste de la piste. Aveuglés, privés d’un de leur sens, les skieurs entrent surtout dans un secteur criblé de virages. C’est là qu’il faut rester concentré et parvenir à trouver le bon compromis entre vitesse et direction. Rater une porte semble très facile – et on aurait eu à cœur de vous le démontrer skis aux pieds.

Sur la piste des «civils», il faut tourner selon les gros amas de neige mouillés creusés par les skieurs des 3 Vallées. De quoi arriver au «Saut des Braves» qui surplombe le mur final. Autant brave que l’on puisse l’être, une barrière fermée reste une barrière fermée. Encore quelques virages avant la fin de la visite guidée, au bord d’une piste évidemment bien plus impressionnante skis aux pieds qu’à la télévision.

Il reste encore une inconnue: qui a donné les noms aux différents secteurs de la course? Qui a décidé d’accoucher d’un «Mur du Son», d’un «Trou Noir» et d’un «Envol» dans la même descente? Si on a voulu rencontrer cette personne, c’est un collectif qu’il faut remercier. Ce même groupe de travail de la mairie qui avait déjà décidé du nom de «L’Eclipse» a choisi de baptiser les différents secteurs. Sensationnel.

Les pros affirment que le tracé est long, technique. «Beaucoup de sauts et de virages», affirme Marco Odermatt. On n’ose pas dire le contredire, surtout qu’on a pas vraiment pris la même route que lui. Ce qui est sûr cependant, c’est que la neige de printemps est définitivement un paramètre à apprivoiser.

Ce problème sera partiellement effacé lors des Championnats du monde de ski alpin de 2023. Courchevel et Méribel  accueilleront les skieurs en février et non pas en mars. De quoi promettre une Eclipse encore plus belle.

La piste en chiffres

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