Colombie: Le premier président de gauche entre en scène

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ColombieLe premier président de gauche entre en scène

Élu le 19 juin, Gustavo Petro (62 ans) prêtera serment ce dimanche. Avec en tête l’envie de faire de la paix, des réductions des inégalités et de l’écologie les combats premiers de son gouvernement.

Gustavo Petro (à gauche) a participé, samedi, à Bogota, à une cérémonie d’intronisation auprès des peuples indigènes, afro-colombiens et paysans.

Gustavo Petro (à gauche) a participé, samedi, à Bogota, à une cérémonie d’intronisation auprès des peuples indigènes, afro-colombiens et paysans.

AFP

La Colombie entame une nouvelle ère politique ce dimanche avec l’investiture de Gustavo Petro, le premier président de gauche de son histoire, qui promet des transformations radicales dans un pays aux fortes inégalités et en proie à la spirale sans fin des violences liées au trafic de drogue. L’ancien sénateur de 62 ans prêtera serment vers 15h, heure locale (22h en Suisse), devant une importante délégation d’invités internationaux.

«Ce gouvernement est sur le point de commencer. Nous espérons qu’il pourra apporter à la Colombie ce qu’elle n’a pas eu depuis des siècles, à savoir la tranquillité et la paix», a déclaré Gustavo Petro, samedi, à Bogota, lors d’une cérémonie d’intronisation auprès des peuples indigènes, afro-colombiens et paysans. Il se dit désireux de faire de la paix, des réductions des inégalités et de l’écologie les combats premiers de son gouvernement.

Fortes attentes

L’ancien chef de l’opposition prend ses fonctions avec une batterie de réformes en tête qui suscitent de fortes attentes chez ses partisans depuis sa victoire, le 19 juin. À ses côtés, l’écologiste Francia Marquez, 40 ans, prêtera serment en tant que première vice-présidente afro-colombienne d’une nation qui a historiquement été gouvernée par des élites masculines blanches.

Gustavo Petro part d’une «position enviable, avec une large majorité au Parlement, et bénéficie, au niveau de la rue, d’un soutien qu’aucun gouvernement n’a eu ces dernières années», a déclaré l’analyste Jorge Restrepo, du Centre de ressources pour l’analyse des conflits.

Le président élu a formé un gouvernement pluriel, avec des femmes à la tête de plusieurs portefeuilles, ayant pour mission de faire avancer les réformes qui commenceront leur parcours législatif dès lundi. À la recherche de ressources pour financer les plans de réforme sociale, des projets de loi entendent augmenter les impôts des plus riches, améliorer leur collecte ou taxer les boissons sucrées.

Mais «les niveaux d’endettement et de déficit fiscal que nous avons trouvés sont critiques», a déclaré Daniel Rojas, l’un des coordinateurs de la commission de transition avec le gouvernement de son prédécesseur, Ivan Duque (2018-2022). Gustavo Petro entend malgré tout remplir sa promesse de réduire le fossé entre les plus riches et les plus pauvres en développant l’accès au crédit, en multipliant les aides et en mettant l’accent sur l’éducation.

Atmosphère de tension

Si l’économie colombienne a récupéré de la pandémie et retrouvé la croissance, les 10,2% d’inflation en glissement annuel en juillet, le chômage (11,7%) et les 39% de pauvreté rendent les défis du président Petro encore plus grands. «Les gens s’attendent à ce que certains des changements promis pendant la campagne soient mis en œuvre rapidement, ce qui, ajouté à la situation économique, génère une atmosphère de tension», prévient Patricia Muñoz, politologue à l’Université Javeriana.

Enfin, sur le plan international, Gustavo Petro va réactiver les relations diplomatiques et commerciales rompues, depuis 2019, avec le Venezuela voisin de Nicolas Maduro.

La paix avec la guérilla?

(AFP)

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