Double meurtre en Amazonie: Un troisième suspect se rend à la police brésilienne

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Double meurtre en AmazonieUn troisième suspect se rend à la police brésilienne

Au Brésil, l’enquête sur la mort de Dom Phillips et Bruno Pereira se poursuit. Un homme ayant activement pris part aux faits est entre les mains de la police, qui a précisé que les disparus ont été tués par balles.

Un troisième suspect des meurtres du journaliste britannique Dom Phillips et de l’expert indigène Bruno Pereira, en Amazonie brésilienne, s’est rendu samedi matin, a annoncé la police fédérale brésilienne. La veille, la police fédérale avait annoncé que les restes humains découverts sur indication d’un suspect étaient bien ceux du journaliste britannique Dom Phillips, tué avec l’expert brésilien Bruno Pereira lors d’une expédition dans le cadre d’un livre sur la préservation de l’environnement.

«Cette confirmation a été possible grâce à un examen odontologique», des prélèvements qui ont été analysés dans un laboratoire à Brasilia, a indiqué la police. «Les travaux d’identification complète se poursuivent, pour mieux comprendre la cause des décès, la dynamique du crime et la dissimulation des cadavres.»

Toutefois, on a appris, samedi après-midi, que les deux hommes avaient été tués par «arme à feu». Bruno Pereira a été atteint par trois tirs, dont un à la tête, et Dom Phillips par une balle au thorax, a précisé la police. Puis, on a découvert, selon le journal «O Globo», que les restes de Bruno Pereira avaient aussi été formellement identifiés.

Après deux suspects arrêtés le 7 juin et mardi, un troisième homme, sous le coup d’un mandat d’arrêt, s’est rendu. D’après toutes les preuves et témoignages recueillis, ce pêcheur «était sur la scène du crime et a participé activement au double homicide», a déclaré le commissaire de police Alex Perez Timóteo. Les restes de Dom Phillips ont été retrouvés mercredi, à l’endroit indiqué par un autre pêcheur, qui avait reconnu la veille avoir enterré les corps.

Tueurs seuls pour la police, un groupe organisé pour les indigènes

Selon les médias locaux, la police est à la recherche d’un quatrième suspect, une information qui n’a pas été officiellement confirmée. Les policiers ont indiqué que les éléments dont ils disposaient à ce stade de l’enquête laissaient penser «que les tueurs ont agi seuls, sans commanditaire, sans une organisation criminelle à l’origine des meurtres».

L’Union des peuples indigènes de la Vallée de Javari (Univaja), dont des membres ont activement participé aux recherches, a réfuté la version policière. «Il n’y a pas seulement deux tueurs, mais un groupe organisé qui a planifié le crime dans ses moindres détails», a-t-elle affirmé.

Les indigènes demandent justice pour Bruno Pereira et Dom Phillips.

Les indigènes demandent justice pour Bruno Pereira et Dom Phillips.

AFP

Région dangereuse

Dom Phillips, 57 ans, collaborateur de longue date du journal «The Guardian», et Bruno Pereira, 41 ans, expert reconnu des peuples indigènes, ont été vus pour la dernière fois le 5 juin, alors qu’ils prenaient un bateau vers Atalaia do Norte (nord-ouest), dans la vallée de Javari, réputée dangereuse en raison de multiples trafics illégaux de drogue, de pêche ou d’orpaillage.

L’Univaja assure avoir envoyé aux autorités un rapport dans lequel elle expliquait qu’un des suspects était impliqué dans des activités de pêche illégale. Cet homme de 41 ans avait par ailleurs été accusé d’avoir commis «des attaques à l’arme à feu en 2018 et 2019 contre une base de la Funai», l’agence gouvernementale brésilienne pour les affaires indigènes, dans cette même ville d’Atalaia do Norte.

L’Univaja évoque «une puissante organisation criminelle qui a tenté à tout prix d’effacer ses traces au cours de l’enquête» sur le double meurtre, rappelant que Bruno Pereira, qui a longtemps travaillé à la Funai, avait déjà fait l’objet de «menaces de mort».

Une région qui «échappe» à l’État

(AFP)

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