Motocyclisme: Quartararo: «Ce n’est pas encore over!» 

Quatorze points désormais d’avance pour Francesco «Pecco» Bagnaia sur Fabio Quartararo, l’Italien de chez Ducati devra en compter 25 dimanche soir s’il entend régler d’ores et déjà l’affaire, avant même le finale de Valencia, le 6 novembre.

Sur le tracé de Sepang, en Malaisie, l’avantage technique est net en faveur de la Desmosedici de Bagnaia, mais aussi de celles de ses sept collègues de marque. Dire que Quartararo n’aura pas la tâche facile est donc un euphémisme. Quoique... Quoique beaucoup de choses peuvent arriver, ce d’autant plus qu’on prévoit de la pluie samedi et dimanche, seule la première journée d’essais libres, celle de vendredi, étant annoncée, pour le moment, sèche.

«Après ce qui s’est passé lors des deux dernières courses (hors des points en Thaïlande, chute en Australie), je me retrouve dans une position où je n’ai plus de calculs à faire, je n’ai rien à perdre», assure Quartararo. Sa tactique? «Chercher la limite dès la première séance d’essais libres, mais aussi essayer des solutions différentes au niveau des réglages. Plusieurs fois, cette saison, je me sentais à l’aise en début de semaine et nous n’avancions qu’à petits pas ensuite, il est temps de revoir notre stratégie.»

Le problème reste le même pour le pilote d’une Yamaha totalement dominée en puissance par les autres: si Quartararo réussit à se qualifier en première ligne, idéalement en pole position, et qu’il s’élance en tête, il a le rythme pour y rester. Mais dès qu’il a une, deux, voire beaucoup plus de Ducati devant lui, la mission «dépasser» devient tout simplement impossible.    

Francesco Bagnaia se dit calme, «parce que je sais que notre potentiel, actuellement, est très élevé». «Si nous continuons de travailler de la même manière, je sais que nous avons notre destin entre nos mains», explique l’Italien, dont les parents et la fiancée ont fait le déplacement de Kuala Lumpur. C’est que «Pecco» a rendez-vous avec l’histoire: un pilote Ducati n’a plus été champion du monde depuis 15 ans (c’était Casey Stoner) et l’Italie de la moto attend le successeur de Valentino Rossi depuis treize années, 2009 ayant été l’année de l’ultime sacre de la star.

«Je souffrais à la maison et eux souffraient sur la piste»: quand il dit eux, Marc Márquez pense aux ingénieurs et aux membres du staff Honda. Pour eux, comme pour le pilote, bien sûr, la deuxième place du GP d’Australie a été un énorme soulagement. «A Phillip Island, j’ai essayé de nouvelles choses le vendredi et je devais en tester d’autres samedi; mais comme je me suis senti très à l’aise dès la première journée d’essais, j’ai demandé à l’équipe de revoir notre programme de travail, afin que je puisse me concentrer sur la préparation de la course.»  

Quinzième sur la grille de départ, 21e au deuxième tour et cinquième, à 5 dixièmes de seconde de la victoire sous le drapeau à damier, Enea Bastianini a été l’un des héros du GP d’Australie. Que s’est-il passé? «Une grosse alerte dans le long et très rapide virage qui mène sur la ligne, le choc fut si important que l’airbag de ma combinaison s’est déclenché», explique le futur équipier de Bagnaia dans le team officiel Ducati. 

La course MotoGP ayant été si intense, en Australie, que beaucoup n’ont pas vu ce qui s’est passé en Moto2, spécialement la chute de Jorge Navarro et Simone Corsi en début de course, l’Espagnol se retrouvant au sol avec une jambe cassée, en pleine trajectoire, un seul courageux commissaire à son chevet, alors que la course continuait: «J’ai bien cru que mes dernières minutes étaient arrivées; imaginez les conséquences, j’étais au sol, sans casque, incapable de me déplacer et les motos passaient à quelques mètres», explique Jorge Navarro, qui remplacera l’an prochain Dominique Aegerter dans le team Yamaha Ten Kate en championnat du monde Supersport. Le cas va être discuté vendredi soir en commission de sécurité: «Sur ce que l’on voit à la télévision, il est inacceptable que la Direction de course n’ait pas décidé de présenter le drapeau rouge. Il y a peut-être d’autres explications, mais il faudra qu’on nous les donne», précise Marc Márquez.  

Dominique Aegerter aura été le dernier vainqueur de la Coupe F.I.M. MotoE. Dès l’an prochain, la catégorie aura le statut de championnat du monde. Ce sera aussi le début d’une nouvelle ère puisqu’après Energica, c’est Ducati qui fournira des machines que leurs pilotes découvriront en mars, lors de trois jours de tests à Jerez de la Frontera (Esp). Huit GP (un de plus que cette année) accueilleront les motos électriques, pour un total de 16 courses.

Puisqu’on parle de Dominique Aegerter: le Bernois est engagé dans l’antépénultième week-end du mondial Supersport, sur le circuit de Villicum, en Argentine. Tenant du titre et leader actuel du championnat du monde avec 45 points d’avance sur Lorenzo Baldassari, «Domi» ne peut pas encore être assuré mathématiquement d’une nouvelle couronne dimanche soir (avec le décalage horaire de 5 heures, le départ des courses Supersport est programmé samedi et dimanche à 18 h 30).