Ski alpin – Mais à quoi ressemble cette descente?

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Ski alpinMais à quoi ressemble cette descente?

Si le vent se calme, c’est ce lundi, à 5 heures du matin, que l’on va connaître le successeur d’Aksel Lund Svindal aux JO de Pékin. Analyse en quatre chapitres.

Christian Maillard
par
Christian Maillard Pékin
Voici l’arrivée de cette descente à Janqing.

Voici l’arrivée de cette descente à Janqing.

FRESHFOCUS

Qui va succéder à Aksel Lund Svindal? Quatre ans après la descente olympique de PyeongChang, un autre Norvégien se présente dans la peau du favori dans le portillon de départ. Dominateur du deuxième entraînement et en tête avant l’interruption de la troisième séance ce samedi, Aleksander Aamodt Kilde est très à l’aise sur cette piste. «Mais, sur cette descente facile, ça va être une grosse bataille avec Beat Feuz et Marco Odermatt», prévient le Viking, derrière un sourire qui en dit long sur ses ambitions, conscient aussi qu’il y a d’autres prétendants tout aussi gourmands que lui et les deux Suisses. À eux de contourner tous les pièges de cette «Rock» qui s’annonce endiablée. Voici quatre point-clé de cette descente new-look créée par deux anciens champions olympiques.

«Sur cette descente facile, ça va être une grosse bataille avec Beat Feuz et Marco Odermatt.››

Aleksander Aamodt Kilde, grand favori de cette descente olympique

Le tracé

Aleksander Aamodt Kilde trouve ce tracé «assez sympa à skier».

Aleksander Aamodt Kilde trouve ce tracé «assez sympa à skier».

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Imaginée et dessinée par les Helvètes Bernhard Russi et Didier Défago, ce tracé plaît beaucoup aux athlètes qui l’ont découvert jeudi lors du premier entraînement. «C’est très différent d’une piste de Coupe du monde, apprécie Kilde. C’est plus étroit avec des virages en serpentin. C’est plutôt sympa à skier.» De quoi lui donner des ailes…

Pour Marco Odermatt,  «il y a de la vitesse où il faut garder le tempo et des virages mais ils ne sont pas hypertechniques.»

Pour Marco Odermatt, «il y a de la vitesse où il faut garder le tempo et des virages mais ils ne sont pas hypertechniques.»

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«Cela ressemble un peu à Kvitfjell, estime pour sa part Marco Odermatt. Il y a de la vitesse où il faut garder le tempo et des virages mais ils ne sont pas hypertechniques. Du coup, le matériel risque bien de faire la différence. Cela va donc être un gros challenge pour les servicemen et les coaches afin de trouver le réglage parfait ainsi que la ligne la plus rapide pour nous.» Et Beat Feuz de renchérir: «On va devoir se méfier tout de même du passage dans l’entrée du canal et sur le dernier saut final où on peut perdre du temps…»

Pour Alexis Pinturault, «cela reste une descente assez complète où beaucoup d’athlètes peuvent se sentir à l’aise, c’est ce qui la rend attractive.»

Pour Alexis Pinturault, «cela reste une descente assez complète où beaucoup d’athlètes peuvent se sentir à l’aise, c’est ce qui la rend attractive.»

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Grand favori du combiné, Alexis Pinturault trouve, lui, cette piste assez belle et variée. «Ce n’est pas une descente de luge comme à Lake Louise ou à Wengen, sourit le Français. Mais ce n’est pas non plus une descente hypertechnique comme à Bormio ou à Beaver Creek. Cela reste une descente assez complète où beaucoup d’athlètes peuvent se sentir à l’aise, c’est ce qui la rend attractive. Chaque secteur me fait penser à des endroits déjà vus. Dans le dernier goulet on a l’impression de rentrer à Bormio, tout en haut on a le sentiment de se retrouver à Beaver Creek et sur des sections de plat on est à Lake Louise…»

Le vent

Il y a eu de grosses bourrasques ce samedi sur la piste «The Rock». Comme c’est le cas depuis jeudi, le vent joue un rôle perturbant.

Il y a eu de grosses bourrasques ce samedi sur la piste «The Rock». Comme c’est le cas depuis jeudi, le vent joue un rôle perturbant.

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Comme c’était encore le cas ce dimanche, Eole risque bien de se montrer glacial et désagréable avec tout le monde du côté de Janqing. «Il peut clairement modifier la donne», souffle Marco Odermatt. «Mais on ne peut rien y faire et rien changer, philosophe Beat Feuz. J’ignore si cela sera une loterie. Mais ce qui est certain c’est que ça peut l’être selon le vent.»

‹‹ J’ignore si cela sera une loterie. Mais ce qui est certain c’est que ça peut l’être selon le vent.››

Beat Feuz, l’un des gros outsiders de cette descente olympique

Justin Murisier, l’un des outsiders du combiné de jeudi, qui l’a eu dans le dos lors du premier test chronométrique, confirme: «On saute plus sur la dernière bosse à l’arrivée et ça peut faire beaucoup de différences…» Et Loïc Meillard, également en lice pour le combiné, d’écarter les bras: «Il faut juste être prêt à l’accepter en espérant avoir un peu de chance et que ce soit une course régulière pour tous…»

La neige

Beat Feuz, qui figure parmi les favoris, «cette neige ressemble à celle de PyeongChang ou de Beaver Creek…»

Beat Feuz, qui figure parmi les favoris, «cette neige ressemble à celle de PyeongChang ou de Beaver Creek…»

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À quoi ressemble cette poudreuse artificielle? «A celle de PyeongChang il y a quatre ans ou à celle de Beaver Creek», estime un Beat Feuz qui l’aime beaucoup. «Je dirais que c’est quand même un peu différent des États-Unis, nuance son jeune compatriote nidwaldien. Elle est tout de même très particulière. Cette neige est agressive mais différente de ce qu’on trouve en Europe. Dans tous les cas, il n’est pas évident de trouver le bon réglage.»

Pour Justin Murisier, la température est un élément important pour le réglage des skis.

Pour Justin Murisier, la température est un élément important pour le réglage des skis.

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Pour Justin Murisier, la température est un élément à prendre en compte pour placer des «bombes» sous ses pieds. «La grande différence par rapport à l’Europe où on a de la glace ou de la neige agressive, c’est qu’ici le thermomètre ne remonte jamais en dessus de zéro, c’est plutôt moins dix et encore moins, souligne le Valaisan. Et la neige ne bouge pas. C’est également différent de PyeongChang où il y avait beaucoup plus d’humidité qu’ici.»

Les favoris

«Kilde et Odermatt, il va falloir aller les battre!» estime le Français Johan Clarey.

«Kilde et Odermatt, il va falloir aller les battre!» estime le Français Johan Clarey.

AFP


Pour Johan Clarey, deuxième et cinquième des deux descentes de Kitzbühel, il n’y aura pas de surprise. «Les meilleurs seront devant, je vous rassure, lâche le Français. Kilde et Odermatt, il va falloir aller les battre. Moi? Je suis plutôt un outsider, C’est à moi d’aller les battre, pas l’inverse.» Le Nidwaldien sourit. «Je ne me considère pas comme le favori, tempère celui qui s’est classé cinquième et deuxième sur la Streif. Mais, poursuit-il, il y a aussi des outsiders qui peuvent gagner aux JO!»

‹‹Je ne me considère pas comme le favori, mais il y a aussi des outsiders qui peuvent gagner aux JO!››

Marco Odermatt, qui est le… favori de Johan Clarey

C’est également l’avis du Français Matthieu Bailet, quatrième du premier essai jeudi. «Je pense que cette descente peut convenir à pas mal d’athlètes, constate-t-il. Ce n’est ni très plat ni très glacé où cela fait peur à tout le monde. Ça me fait penser à un profil américain, où chacun peut s’exprimer, il n’y a pas de grosses difficultés et la neige est assez facile à maîtriser. On a tous nos chances là-dessus!»

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