EnseignementAu tribunal pour un élève qui redouble
Les parents d’un écolier jurassien harcelé à l’école ont contesté son redoublement devant la justice jurassienne.


L’élève dit avoir souffert d’une mauvaise ambiance dans sa classe.
lematin.ch/Vincent DonzéFallait-il faire redoubler un écolier primaire qui avait deux moyennes de semestre de 3,5 en maths et en français, soit un cumul de 7 points quand les conditions de promotion exigent 8 points, selon l’Ordonnance scolaire? Les enseignantes et la direction d’école pensaient que non, mais au niveau cantonal, la Commission d’évaluation et le Service de l’enseignement ont décidé que oui…
Avec un avocat, les parents ont contesté le redoublement en saisissant la justice. Motif: pendant le premier semestre de la 8e année scolaire HarmoS, l’élève s’est plaint d’une mauvaise ambiance dans sa classe et surtout, de problèmes de harcèlement qui l’ont conduit à des automutilations, comme l’a rapporté «Le Quotidien Jurassien».
Déscolarisé pendant deux mois, l’élève a repris les cours dans une autre école jusqu’à la fin du semestre, achevé l’été dernier avec des notes insuffisantes pour passer à l’école secondaire. Un parcours qui n’a pas conduit le Tribunal cantonal à invalider le redoublement.
Pas une punition
Pour la Cour administrative, l’avis des parents entre en considération dans une décision de promotion, sans être déterminant face à l’évaluation du travail de l’élève et de ses aptitudes scolaires. «Le Quotidien Jurassien» rapporte un argument déterminant: «Si l’enfant ne dispose pas des connaissances nécessaires pour entrer au secondaire, ce n’est pas une punition que de lui offrir une année supplémentaire pour maîtriser les connaissances et lui apprendre à travailler de manière autonome».
Par ailleurs, les juges ont mis le doigt sur un cadre familial trop large et laxiste: si les enseignantes n’étaient pas favorables au redoublement, c’est parce qu’une stagnation ne résoudrait pas les problèmes personnels de l’enfant. Le recours étant rejeté, 1000 francs de frais sont mis à la charge des parents, tandis que l’enfant travaille pour passer l’été prochain au degré secondaire.