France: Intermède dominical dans le «feuilleton» du futur remaniement

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Emmanuel Macron étant allé aux Émirats arabes unis pour rendre hommage au cheikh, décédé vendredi, il faut patienter avant de connaître le nom du nouveau chef du gouvernement. Qui pourrait bien être une cheffe.

Le nom de la ministre française du Travail, Élisabeth Borne, revient régulièrement parmi les favoris pour succéder à Jean Castex comme Premier ministre.

Le nom de la ministre française du Travail, Élisabeth Borne, revient régulièrement parmi les favoris pour succéder à Jean Castex comme Premier ministre.

AFP

En France, si l’idée d’une femme à la tête du gouvernement alimente les spéculations, le «feuilleton» du changement de Premier ministre s’offre un intermède dominical, en l’absence d’Emmanuel Macron, en déplacement à Abu Dhabi. Le président sera de retour à Paris dimanche soir, alors que la nomination d’un nouveau Premier ministre, suivie de celle du gouvernement, est attendue à partir de ce lundi, trois semaines déjà après sa réélection.

Pendant que plusieurs noms circulent pour celui ou, surtout, celle qui succédera à Jean Castex, Emmanuel Macron a rendu hommage au président des Émirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, décédé vendredi. Ce déplacement inattendu a obligé le Premier ministre à renoncer à son voyage prévu au Vatican, remplacé par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, pour la canonisation de l’explorateur puis ermite Charles de Foucauld, les deux chefs de l’exécutif ne pouvant être hors du territoire en même temps.

Une tactique de Macron?

«Ce feuilleton de la succession de Jean Castex n’en finit pas», fait remarquer le politologue Bruno Cautrès (Cevipof), qui trouve ce délai «très étonnant». «Peut-être aussi que c’est une tactique du chef de l’État, histoire de préparer progressivement l’opinion à un nouveau casting.» Selon lui, il y a aussi «l’idée de ne pas plomber le message qui va être envoyé par le nouveau casting, parce qu’en quelques semaines, le nouveau gouvernement ou des nouveaux ministres ont le temps de prendre des décisions, de faire des déclarations qui ne plaisent pas forcément».

Il s’agit ainsi de «permettre au nouveau gouvernement de ne pas être tout de suite surexposé» avant les élections législatives décisives des 12 et 19 juin, résume-t-il. Le chef du Modem, François Bayrou, allié d’Emmanuel Macron, l’a justifié, dimanche: «Il n’est pas inutile d’avoir une période pour mettre les choses en ordre et réfléchir à une nouvelle équipe.» Affirmant ne pas connaître le nom de la personne qui remplacera Jean Castex, il a soutenu l’idée que ce soit une femme.

Édith Cresson, la seule à avoir occupé le poste de Première ministre, de mai 1991 à avril 1992, durant le second septennat de François Mitterrand, lui souhaite par avance «beaucoup de courage» et fustige le «machisme de la classe politique» française, dans un entretien au «JDD». «Ce n’est pas le pays qui est machiste, c’est sa classe politique. Ce sont les mêmes attaques qu’aujourd’hui. On me prêtait des propos que je n’avais jamais tenus, on me lançait des critiques permanentes, on faisait des commentaires sur ma tenue vestimentaire», raconte l’ancienne dirigeante socialiste.

Ancienne ministre de Chirac citée

Après ceux de la ministre du Travail Élisabeth Borne ou de Véronique Bédague, ex-directrice de cabinet du Premier ministre Manuel Valls devenue directrice générale du groupe immobilier Nexity, le nom qui revient dimanche avec insistance pour lui succéder est celui de Catherine Vautrin, ancienne ministre de la Cohésion sociale de Jacques Chirac. «Elle a beaucoup d’expérience et travaille à fond ses dossiers, elle a des convictions à la fois modérées et très solides, elle aime les gens et a un fond profondément humaniste: trois traits de caractère qu’on ne retrouve pas si souvent en politique», plaide un élu local proche de la présidente de la communauté urbaine du Grand Reims.

«C’est une femme de qualité incontestablement», mais «est-ce qu’elle est prête à renier toutes les idées qu’elle a défendues depuis si longtemps», en faisant «ce pas supplémentaire pour appliquer une politique qui serait totalement contraire à ce qu’elle a défendu pendant des années?», a critiqué l’eurodéputée LR Nadine Morano.

(AFP)

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